Lecture publique : un don de livres au lycée d’enseignement général de NgoMercredi 13 Avril 2022 - 13:40 Après les lycées Savorgnan-de-Brazza et Marie-Javouhey à Brazzaville, de Mouyondzi, Madingou et Loutété dans le département de la Bouenza en 2021, puis celui de Saint Alphonso au début de cette année, le tour est revenu au lycée de Ngo, dans le département des Plateaux, de recevoir 87 livres intitulés « Reste avec moi » d’Ayobàmi Adébàyo, don de la Cène littéraire Congo. Au terme de la réception des ouvrages, le proviseur du lycée de Ngo, Emmanuel Débi, qui avait à ses côtés le directeur des études ainsi que le chef de département de français, a invité les responsables de la Cène littéraire Congo à revenir à Ngo. « Nous sommes très heureux de recevoir la Cène littéraire et vous demandons de continuer à descendre dans notre lycée. Car, il nous faut une jeunesse construite », a-t-il dit. Pour sa part, le président de la Cène littéraire au Congo, Tristell Mouanda Moussoki, s’est dit heureux d’offrir des ouvrages au lycée de Ngo. « La Cène littéraire participe à la construction d’un Congo meilleur. Et c’est ce que nous faisons. La Cène littéraire au Congo vous offre 87 livres intitulés « Reste avec moi » d’Ayobàmi Adébàyo, qui coûte 5 000 FCFA l’unité mais qui vous sont donnés gratuitement. Ceci pour permettre d’aimer la lecture. Ayez l’amour de la lecture très chers élèves. La réussite est au goût de l’effort. Quant à la Cène littéraire au Congo, nous allons continuer à vous accompagner », a-t-il promis. Accompagnant le président de la Cène littéraire-Congo, l’écrivain-poète, Prosper Bassaboukila, a saisi cette opportunité pour résumer l’ouvrage « Reste avec moi » d’Ayobàmi Adébàyo. Il a fait l’approche stylistique de ce livre, l'analyse narratologique et du champ littéraire africain ainsi que les limites des traditions africaines. Pour lui, le roman Ayobàmi Adébàyo est féministe et intimiste, d’une écriture fine et réaliste. Cependant, la thématique de l’amour constitue « une actualité éternelle », pour reprendre ce concept du poète algérien, Jean Sénac. L’homme avec grand « H » est essentiellement amour. Amour de soi, amour de l’autre mais aussi amour des autres donc altérité. Au fil des 317 pages, a-t-il poursuivi, l’auteure y distille les éléments de sa tradition, celle des peuples d’une nation forte à la culture bien vivante et vivace à savoir la République fédérale du Nigeria. « Reste avec moi » est donc une fiction qui offre des axes de réflexion sur le plan anthroposocial et ethno social pour une compréhension critique objective. C’est dans cet élan que Jennifer Makumbi écrit : « Adébayo est une conteuse exceptionnelle ». Ce roman relate l’histoire truculente d’amour d’un jeune couple. En effet, ce couple paisible qui connaît des problèmes de conception voit sa quiétude basculer, le jour où la famille décide d’annoncer à l’héroïne l’existence d’une seconde épouse. Cette annonce tout azimut pour Yéjide est un arrangement entre son époux, sa famille et sa belle-famille. De cette situation quasi anodine, découlera plusieurs autres kafkaïennes. La rivée de cette rivale emmène Yéjide dans une course effrénée vers la conception, ce qui, d’ailleurs, occasionnera une idylle entre elle et son beau-frère et engendrera comme conséquence la naissance d’enfants malades. La maladie et les lourds secrets (l’infécondité, infidélité) sonneront le glas de ce couple. Pour lui, au-delà de la férie narrative et du désenchantement amoureux, « Reste avec moi » d’Ayobami Adébayo est un roman authentique, car ancré dans les traditions africaines... Ce roman, a indiqué Prosper Bassaboukila, met en lumière de façon majeure deux maux, à savoir la thématique de la maladie à travers l’anémie falciforme ou drépanocytose qui est une maladie considérée comme mystique dans certains coins et recoins du continent et l’étude thématique de la tradition qui a permis de mettre à nu quelques limites qui participent à la régression de l’essor des sociétés ou elles sont appliquées. « Reste avec moi » met en scène la double dialectique de la tradition aux prises à la modernité. Mais ce roman est surtout un témoignage pour l’ensemble des femmes anonymes qui affrontent tous les jours ce genre de situation avec amour et tendresse. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :1- Les élèves suivant la communication de l'écrivain-poète Prosper Bassaboukila / DR
2- Une photo des élèves, organisateurs et responsables du lycée / DR
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