Les immortelles chansons d’Afrique : « Mama Adèle » de Jean Serge Essous

Vendredi 7 Juillet 2023 - 13:04

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Acteur majeur de la scène musicale africaine, Jean Serge Essous a largement participé à faire connaître la musique de son continent au-delà des frontières. Auteur-compositeur, flûtiste, clarinettiste, saxophoniste, chanteur, arrangeur, autant de qualités qui font de lui un artiste hors pair. Sa chanson « Mama Adèle » est comptée parmi les classiques de la musique congolaise.

La chanson « Mama Adèle» fut publiée en 1965, sous les auspices du label E.b.v.a, référencée 21.209.  À l’origine de ce chant, un conflit entre Essous, chef de l’orchestre Bantous de la capitale, et son ancien collaborateur, Daniel Loubelo, alias De la lune, leader de l’orchestre Tembo . Essous se méfie de lui parce que très superstitieux.

« Mama Adèle, soki likweyi yeba que na kufeli Bantous », entendu « Maman Adèle, sache que si je meure, ce serait pour l’orchestre Bantous ». « Ata ko ba lukaka moto ya moninga, ya ko kunda ngai na bomoyi, wana ata na miso ya Nzambe mokonzi na ko ndima te seleka ». Comprenez « Même si on veut de ma tête pour m’enterrer vivant, auprès de Dieu, je n’accepterai pas ». « Miziki ezali lisano, Bantous ezali kombo ya bana B.A, bo sala, bo sala, bo zua nde bomengo, ya biso se malembe seleka ». S’adressant à son ennemi, il l’exhorte à faire la musique pour égayer la société et nonpour se mettre en colère. En tout cas, la musique des Bantous est une musique pour le peuple.

 Cette chanson a été agrémentée au chant par Essous, Nganga Edo et Célestin Nkouka  ; à la guitare basse par Alphonse Ntaloulou ; à la rythmique par Samba Mascott ; à la guitare solo par Gerry Gérard ; aux saxophones par Nino Malapet et Essous ; et à la tumba par Saturnin Pandi.

Fils de François Kitsoukou et d’Adelaïde Matsanga, dite Adèle, Jean Serge Essous est né le 15 janvier 1935 à Mossendjo, dans le département du Niari, en République du Congo. Son parcours riche et très élogieux a débuté en 1953 quand il intègre l’orchestre Les Compagnons de la joie de Marie Isidore Diaboua. Pour sa gloire, il est passé dans le Negro Jazz, « Rock-A-Mambo et Ryco Jazz. Grand organisateur des ensembles, il a participé à la fondation de l’Ok Jazz en 1956 ; à celle des Bantous de la capitale en 1959 et de l’African Team. De sa riche gloire on peut retirer : en combinant la rumba-soukous avec la biguine, il crée un genre nouveau devenu Zouk. En 1968, il compose « Thimothée » qui devient l’hymne du carnaval antillais pour lequel il est couronné meilleur artiste.  Le 11 octobre 2006, il est désigné par le directeur général de l’Unesco artiste de l’Unesco pour la paix. Après une longue carrière de grande gloire, il nous quitte le 25 novembre 2009, laissant à ce monde un vide difficile à combler. 

    

 

 

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

Jean Serge Essous

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