Les immortelles chansons d’Afrique : « Sango ya mabala commission » de Petit Prince Bengali

Jeudi 15 Décembre 2022 - 18:08

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Chanteur à la voix étincelante, Petit Prince Bengali a secoué la galaxie musicale africaine avec son hit « Sango ya mabala commission », chanté au sein de l’orchestre Victoria Eleison et produit, en 1984, aux éditions Vévé international, sous la référence REM 370.

« Sango ya mabala commission » est sans conteste le plus grand succès de la carrière musicale de Petit Prince Bengali. Cette magnifique chanson a donné un véritable coup de fouet à la carrière de l’artiste tout en mettant Victoria Eleison sur le piédestal.

Selon son auteur, c’est une chanson qu’il a écrite après une déception amoureuse. Il y évoque son choc causé par la farouche opposition de la mère de sa petite amie qui voulait qu’elle épouse un homme fortuné. Cette mère finira par faire des commissions pour que sa fille épouse un homme riche. Une pratique que Bengali dénonce à travers cette complainte. « Oh tolinganaka mingi, na bolingo ya seko. Libala ya maloba lelo eazangisi ngai mwasi, Mama na ye alingi abala na ye moto ya mosolo, ebongo ngai mozangi nakosuka wapi », entendez par là  « On s’aimait beaucoup, d’un amour éternel. L’amour que l’on ne manifeste qu’avec les mots m’a privé de ma femme, sa mère veut qu’elle épouse un homme aisé, cependant moi qui suis pauvre où terminerai-je ? »

Dans cette aubade,  Malembe chant, Joly Mubiala, Cartouche, Makola Makolin Emeneya et Petit Prince sont au chœur. De temps en temps, ces deux derniers effectuent des solos vocaux. Auguy Lutula est à la guitare solo, Stone à La rythmique, Pinos Tembo à la basse, Djudjuchet à la batterie et Ekoko Mbonda aux congas.   

Originaire de la République démocratique du Congo, Petit Prince Bengali, de son vrai nom Mathieu Zolandonga, a d’abord commencé comme footballeur. C’est dans le milieu sportif qu’il est surnommé Bengali, car ses dribles rappelaient ceux du joueur guinéen Bengali Sylla. Ensuite, il contractera le virus de la chanson qui le poussera à errer au sein de plusieurs groupes dont Isoto Molende, avant d’atterrir  dans l’orchestre Chic Victoria au quartier no 5 dans la commune de N’Djili, à Kinshasa. C’est à partir de ce groupe qu’il s’envolera pour tenter sa chance dans Viva la Musica où il  sera recruté. Au sein de ce nouveau groupe, Papa Wemba le surnommera Petit Prince. Il quittera Viva la Musica  avec les autres dissidents pour former Victoria Eleison qu’il quittera pour Choc stars. Dans ce dernier groupe, il enrégistrera des morceaux tels que « Yo yamba ngai », « Na ndimi na niokuama », «  Mibeko », etc. Il sera le troisième artiste de Choc stars à se convertir au christianisme après Débaba et Carlyto Lassa. Aujourd’hui, il est pasteur de l’église Jésus m’a sauvé.

 

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

La pochette de l'album

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