Les souvenirs de la musique congolaise : la sublime épopée de Daniel Ntesa Nzitani dit Dalienst dans l’univers musical du Pool Malebo (Suite et fin)

Vendredi 6 Septembre 2024 - 10:21

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La disparition inopinée en 1975 de l’emblématique orchestre Les Grands maquisards de la scène musicale congolaise laisse de la nostalgie parmi les fanatiques et mélomanes des deux rives du fleuve Congo, d’Afrique et d’ailleurs, au regard de sa brillante et sublime épopée dans le macrocosme musical congolais.

Suite à la disparition des Grands maquisards de la scène musicale congolaise, Dalienst, devenu inactif après avoir traversé une période de vaches maigres, frappe à la porte de la maison TP Ok Jazz au début de l’année 1976 où il est accueilli avec enthousiasme par le grand Maître Franco. Aussitôt arrivé, il lance sur le marché un titre explosif ‘’Talayé na miso’’ et y restera pendant neuf ans tout en assumant les responsabilités de chef d’orchestre pendant sept ans, au cours desquels il sort deux tubes à succès dont "Muzi" en 1980 et "Bina na ngaï na respect" en 1981.

Ces deux œuvres sont plébiscitées meilleures chansons congolaises en 1980 et 1981 et Ntesa Dalienst est nommé meilleur chanteur et meilleur auteur compositeur congolais à deux reprises. Le TP Ok Jazz, quant à lui, est sacré deux fois meilleur orchestre de l’année.

En 1982, après avoir produit le titre "Tantine", Dalienst quitte le TP Ok Jazz et se retrouve à Bruxelles, en Belgique, où il s’installe définitivement. Dans la capitale belge, il reprend son tube "Muzi" avec le groupe African Music de l’artiste camerounais Elvis Kémayo. Dans la foulée, il compose "Coup de foudre" et interprète "Tangawis" de papa Noël, deux magnifiques chansons fugurant dans l’album "Maracas d’or" du TP Ok Jazz.

En 1988, Dalienst est animé par le désir de recréer les Grands maquisards et se met à contacter des artistes belges et congolais et sort son premier album en solo composé de quatre titres dont "Mamie Zou", "Dodo", "Nalobi na ngaï rien" et "Batindéli ngaï mitambo". Au fil des temps, Dalienst est appelé ‘’Ya Ntesa’’ (une marque de respect et de reconnaissance chez les Congolais), les mélomanes le surnomment aussi ''Chanteur de charme'' à cause de ses mélodies dont il a le secret et qu’il met en exergue dans les chansons "Mamie zou" et "Dodo". En 1994, Dalienst monte le groupe dénommé Afri Jazz, composé d’anciens musiciens de l’Afrisa internationnal et du TP Ok Jazz, à savoir WutaMayi, Michélino, papa Noël, Youlou Mabiala, Pompom Kuleta et autres, avec lesquels il enregistre l’excellent album intitulé "Frappe chirurgicale aérienne", qui fut une expression lancée par les Américains pendant la guerre du Golfe en 1990 –1991.

Mais hélas ! Terrassé par la maladie, Dalienst décède le 23 Septembre 1996 à Bruxelles suite à une opération chirurgicale du cerveau. Le 30 octobre, sa dépouille est portée en grande pompe dans les rues de Kinshasa. Verckys Kiamuangana imposa le respect du mort et la crainte de Dieu. Grâce à lui, Dalienst eut droit à des obsèques nationales à la dimension de son mérite. Il sied de noter qu’au regard de sa sublime épopée dans l’univers musical du Pool Malébo, la naissance musicale de Dalienst date de 1970 et c’est au sein de l’orchestre les Grands maquisards que sa personnalité s’est affirmée.

 

Auguste Ken Nkenkela

Légendes et crédits photo : 

Daniel Ntesa Nzitani/DR

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