Libéria : Charles Taylor condamné à cinquante ans de prison

Jeudi 26 Septembre 2013 - 17:30

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Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone a confirmé le 26 septembre en appel la peine prononcée contre l’ex-président du Liberia, accusé de crimes contre l’humanité perpétrés lors de la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002)

Au cours d’une audience publique tenue à Liedschendam, dans la banlieue de La Haye, le juge George King a déclaré : « Le lien entre l’accusé et les crimes est suffisant. » La chambre d’appel estime que la peine imposée en première instance « est juste à la lumière de la totalité des crimes commis ».

« La terreur était le principal modus operandi du RUF », a commenté le juge King, ajoutant que « les actes et la conduite de Taylor n’ont pas seulement blessé les victimes mais ont également alimenté un conflit qui est devenu une menace pour la paix et la sécurité dans le sous-continent ouest-africain ».

Charles Taylor, 65 ans, avait été reconnu coupable d’avoir aidé et encouragé une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone en fournissant des armes, des munitions et autres aides logistiques au Front révolutionnaire uni (RUF) en échange de diamants. Arrêté et transféré à La Haye en 2006 pour des raisons de sécurité, il avait été condamné en mai 2012 à 50 ans de prison pour avoir planifié « certains des crimes les plus haineux de l’histoire de l’humanité » entre 1996 et 2002, selon les juges.

En Sierra Leone, la guerre civile a été marquée par les atrocités commises par les combattants, souvent drogués, contre la population civile. Les rebelles s’étaient rendus tristement célèbres pour avoir commis des meurtres, des viols systématiques, des enlèvements, des amputations et pour avoir kidnappé des milliers d’enfants obligés de combattre dans leurs rangs.

« Le jugement d’aujourd’hui confirme le rôle crucial de Charles Taylor dans la grande misère subie par le peuple de Sierra Leone », a pour sa part déclaré le procureur Brenda Hollis. Ce jugement rendu par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone marque la fin de cette procédure marathon qui dure depuis plus de sept ans contre l’ancien homme fort de l’Afrique de l’Ouest.

Yvette Reine Nzaba