Libye : cinq pays du Sahel appellent à la mise en place d’une force internationale

Lundi 22 Décembre 2014 - 15:27

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Les cinq pays du sahel – Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger- ont lancé un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour la mise en place d’une force internationale en Libye.

L’appel a été lancé le 19 décembre à Nouakchott, en Mauritanie par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, en tant que président en exercice de l’Union africaine lors d’une conférence à l’issue des travaux d’un sommet des pays de la région consacré aux questions de sécurité.

Le groupe des G5 du Sahel « lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour la mise en place, en accord avec l’Union africaine, d’une force internationale pour neutraliser les groupes armés, aider à la réconciliation nationale et mettre en place des institutions démocratiques stables » en Libye, souligne le communiqué final des assises.

Le chef de l’exécutif de la Mauritanie a indiqué que le G5 du Sahel a officiellement demandé aussi bien à l’ONU qu’à l’Union africaine d’envisager une intervention internationale pour rétablir l’ordre en Libye.

Avant le sommet de Nouakchott, les dirigeants des cinq pays concernés avaient quelques jours auparavant échangé sur le sujet de la sécurité concernant la Libye. Ce qui avait conduit les dirigeants libyens à exprimer leur accord quant à l’envoi d’une force internationale dans leur pays. « Les membres du Parlement libyen ont besoin de cette force pour rétablir la stabilité dans le pays et pour mettre en œuvre leur programme de développement », a indiqué le président mauritanien.

Les pays du Sahel ont exprimé le besoin du déploiement d’une force onusienne en Libye, après la tenue du forum de Dakar consacré à la sécurité en Afrique. Lors de ces assises de la capitale sénégalaises, les dirigeants africains avaient pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour agir contre la menace djihadiste dans la zone sahélo-saharienne et plus particulièrement en Libye. A cette occasion, le président tchadien, Idriss Deby Itno, avait pointé du doigt l’OTAN et en particulier les Nations unies d’être responsable du chaos dans ce pays pour avoir assassiné l’ancien guide libyen Mouammar Kadhafi. « Aucune armée africaine ne peut aller détruire en Libye le terrorisme », avait insisté le président tchadien, ajoutant que pour résoudre les problèmes sécuritaires au Sahel, il faudra de prime abord s’occuper de la Libye.

Pour les dirigeants des pays du Sahel, leur groupement et la communauté internationale portent la responsabilité de la situation sécuritaire en Libye pour mettre fin à la menace djihadiste qui y pèse depuis la chute du régime du défunt leader libyen Mouammar Kadhafi. « Le Sahel ne saurait être stabilisé si une solution définitive n’est pas apportée à la question de la Libye », a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.

Ont pris part au premier sommet sécuritaire du G5 qui visait le renforcement de la sécurité et des possibilités de coopération entre les pays concernés les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Ibrahim Boubacar Kéïta du Mali, Idriss Deby Itno du Tchad, Michel Kafando du Burkina Faso, et Mahamadou Issoufou du Niger.

Rappelons que le G5 du Sahel, créé en février 2014, est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale. Il a été lancé dans le cadre du processus de Nouakchott, créé en 2013 par l’Union africaine, pour consolider les liens de coopération sécuritaire et l’échange de renseignements entre les 11 pays membres : l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Tchad.

Nestor N'Gampoula