Libye : l’ONU réduit sa présence dans le paysSamedi 7 Mars 2015 - 11:30 Sur un rapport du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le Conseil de sécurité a prorogé de quelques semaines seulement le mandat de la Mission d'appui de l’ONU en Libye (Manul), et réaménagé les effectifs onusiens dans le pays. « La situation en Libye a fondamentalement changé depuis la création de la Manul en 2011 et s'est considérablement détériorée au cours des six derniers mois. Sur la base des conclusions de l'évaluation stratégique, il est recommandé que l'ONU s'adapte à cette nouvelle réalité en déployant une présence souple et flexible axée sur une liste de tâches limitée », a fait savoir Ban Ki-moon. La situation politique et sécuritaire en Libye, s’est profondément dégradée ces derniers mois. Face à la menace extrémiste et djihadiste, plusieurs pays africains ont appelé la communauté internationale à intervenir en toute urgence dans le pays. « La recommandation tendant à réduire la taille de la Manul ne signifie pas que l'ONU se désengage de la Libye. Au contraire, je considère qu'en recentrant nos priorités nous serons en mesure d'optimiser notre influence concernant les priorités les plus urgentes, tandis que les progrès dans ces domaines ouvriront à leur tour la voie à un engagement accru à l'avenir », a confié le chef de l’ONU. La résolution adoptée ce 5 mars, par les membres du Conseil de sécurité qui proroge jusqu’au 31 mars 2015 le mandat de la mission onusienne en Libye, intervient un mois après la publication d’un rapport du secrétaire général de l’ONU recommandant une présence limitée de la Manul. Une nouvelle séance de pourparlers politiques inter-libyens a démarré le même jour au Maroc pour tenter de réconcilier les deux parlements rivaux notamment l’assemblée de Tripoli et le siège de Tobrouk. Cette initiative diplomatique illustre la prise de conscience de la récente aggravation de la crise libyenne, qui s'est internationalisée avec l'entrée en jeu des jihadistes de l'Etat Islamique combattant déjà en Syrie et en Irak. « La proximité géographique augmente évidemment les risques pour la Tunisie, l'Algérie et le Maroc », a averti Jamil Sayah, président de l'Observatoire tunisien de la sécurité globale. Il a par ailleurs fait savoir qu’il est nécessaire que ces pays définissent une stratégie commune pour étouffer l'EI dans les frontières libyennes. Cette réunion des pays du Maghreb marque un tournant dans la résolution de la crise libyenne. Puisqu’auparavant, les voisins de la Libye priorisaient jusqu'à présent la stratégie visant à étouffer le flux de combattants en partance pour la Syrie, l'Irak et la Libye. Selon les services de sécurité, plus de 2000 à 3000 Tunisiens et 1500 Marocains seraient partis combattre aux côtés de l’EI au Moyen Orient et en Libye.
Fiacre Kombo |