L’Italie sous la menace djihadisteSamedi 27 Février 2016 - 15:27 La péninsule n’a pas été touchée par des attentats, mais les services spécialisés estiment que cela n’arrive pas qu’aux autres. En Italie, on estime que des attentats djihadistes de l’ampleur de ceux qui ont frappé la France en janvier et en novembre de l’an dernier ne sont pas à exclure. L’Italie participe aux efforts pour contrer l’expansion de l’organisation de l’Etat islamique en Irak et en Syrie ; elle se solidarise avec toutes les mesures occidentales visant à éradiquer le djihadisme. Qui plus est, le pays se distingue par une proximité géographique et historique avec la Libye devenue terre d’implantation des fondamentalistes : tout, donc, concourt pour que la péninsule soit dans les visées des islamistes. Il y a deux semaines, le Premier ministre français, Manuel Valls, estimait que l’Europe devait s’attendre à d’autres attentats djihadistes d’ampleur. La question dès lors n’est pas de savoir si, mais où et quand cela surviendra. L’Italie n’entend négliger aucune mesure de prévention. Elle vient ainsi d’annoncer l’arrestation à Mestre, près de Venise, d’un Macédonien. Il était chargé par un imam bosniaque de recruter de futurs combattants, les fameux « foreign fighters » ; ces étrangers combattant dans les rangs de l’Etat islamique en Irak ou en Syrie. Les services spécialisés indiquent avoir conclu que l’homme était chargé de « vérifier » sur le territoire italien que la future recrue était idoine à l’emploi qu’un imam résidant en Bosnie se chargeait de lui désigner après radicalisation et après « passage vers les théâtres de guerre moyen-orientaux », ou en Libye. Cette chaîne de conditionnement s’est enraillée lorsque les enquêteurs ont mis la main sur l’engrenage : Rome croise donc les doigts et espère qu’il en sera toujours ainsi. D’autant que la même enquête a permis de déterminer que trois autres combattants, macédoniens et bosniaques, ont déjà quitté l’Italie pour la Syrie et pourraient donc revenir plus dangereux que jamais. A plusieurs reprises ces dernières semaines, l’Etat islamique a menacé l’Italie « la croisée » de ses foudres et de marcher « sur Rome et sur le Vatican » si le pays entrait dans une coalition partant bombarder la Libye. Or, des indiscrétions de presse laissent entendre que c’est désormais chose faite : l’Italie aurait déjà, présents en Libye, des éléments de son bataillon « Folgore » chargés de la lutte antiterroriste. Et la semaine dernière, le pays a officiellement autorisé l’armée américaine à faire décoller des drones de sa base militaire de Sigonella, en Sicile, pour aller bombarder des objectifs ciblés de l’Etat islamique en Libye. En décembre, l’Italie avait déjà expulsé des Bosniaques candidats au djihad. Tous les ingrédients, affirment les observateurs, sont désormais réunis pour aller titiller l’Etat islamique en Libye, un pays qui n’est distant que de 300 km des côtes européennes, italiennes. D’autant que, toujours dans le courant de la semaine, la presse française a fait, elle aussi, mention de la présence de forces spéciales françaises en Libye où elles se seraient déjà distinguées par un discret travail de coordination ayant notamment permis le bombardement d’un premier camp d’entraînement djihadiste par l’armée américaine, près de Tripoli. La guerre qui ne dit pas son nom positionne tous les éléments de son déroulement. Lucien Mpama Notification:Non |