Littérature : Gabriel Okoundji dévoile le secret de son écriture

Jeudi 7 Août 2014 - 15:15

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Artiste aux multiples publications, Gabriel Okoundji était l'invité de l’émission culturelle « Rencontre avec » qu'anime Sauve Gérard  Malanda. Le 6 août à la libraire des Dépêches de Brazzaville, l'émission lui a permis de lever le voile sur ses oeuvres, son écriture et de porter un regard sur la littérature de son pays, le Congo. 

 Né à Okondo  dans le département de la Cuvette Ouest, cet écrivain est aussi  appelé « Mwèné », c’est-à-dire le chef traditionnel téguè. Il est porteur de mémoire et détenteur d’une parole et d’un savoir ancestral. Un Mwéné extra territorialisé ? Gabriel Okoundji répond : « Ce qui est  profondément  enraciné ne se détache pas, je suis de voisinage de tout ce qui se passe quotidiennement  sur ma terre »

"Quand j’écris ma poésie je danse..."

Dans  son ouvrage « Au matin de la parole », paru en 2009 aux éditions Fédérop, Gabriel Okounji s'explique sur la source de son inspiration, met un accent sur sa  vocation d'écrivain qui lui vient de deux êtres : Ampili  Bernadette,  la  conteuse  et Mpampou, le sage. Les deux lui ont donné la lumière de la parole et avant de lui apprendre le doute et la verticalité de l’arbre. « C’est leur parole qui a mûri dans mon ventre et c’est elle que j’essaie de conjuguer au quotidien », déclare t-il avant de poursuivre : « Je n’écris que par ma tante mère Ampili et mon maître  Mpampou. Ce sont eux qui m’ont appris à emprunter le sentier de l’existence au temps même où je ne m’inquiétais pas de connaître la signification de la parole. »

Aujourd'hui, l’auteur  est  considéré comme une figure marquante de la poésie de langue française. Commentant son ouvrage « Chants de la graine semée »,  qui lui a valu le prix Mokanda 2014, Gabriel Okoundji dit : « Les grecs ont fait de la poésie un chant, aux Africains maintenant de faire de la poésie non seulement un chant  mais aussi  un chant de danse ou une danse du chant. Quand j’écris ma poésie je danse en même temps pour  bien accompagner le vocable »  

La plupart des  livres de Gabriel Okoundji sont lus dans les écoles tchadiennes, burundaises. Parmi lesquels, « Chants de la graine semée »; « Apprendre à donner, apprendre à recevoir » ; « Terres d’Afrique, anthologie de poésie contemporaine » ; « Cycle d’un ciel bleu » ; «Palabres autour des paroles de Sory Camara »; « Vent fou me frappe » ; « L’âme blessée d’un éléphant noir » ;  « Gnia » ; etc.

Cette riche publication lui a valu plusieurs prix : Prix Mokanda 2014, prix Léopold  Sédar Senghor de poésie 2014 du cénacle européenfrancophone; prix spécial poésie de l’Académie des sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux 2011 ; Grand prix littéraire d’Afrique  noire 2010 ; prix de poésie contemporaine poèsYvelines 2008 du conseil général des Yvelines, prix coup de cœur 2008 de l’Académie Charles-Cros ; prix Pey de Garros 1996.

Il exerce les fonctions de psychologue clinicien des hôpitaux. Responsable culturel depuis deux ans à clinique de la région aquitaine, il est chargé d’enseignement à l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux III en France.

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo: Gabriel Okoundji à l’émission Rencontre avec