Littérature : « Parce que Christ ne savait pas lire » face au public

Jeudi 14 Novembre 2024 - 17:36

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Enseignant, journaliste, Modeste Elenga a presenté et dédicacé son premier ouvrage « Parce que Christ ne savait pas lire », le 13 novembre, à l’Institut français du Congo de Brazzaville. 

 

Sous la modération de Sauve-Gérard Ngoma Malanda, la cérémonie a été rehaussée par un public hétérogène. « Parce que Christ ne savait pas lire » est un roman de 197 pages publié aux éditions Okiéra au début de cette année. L’histoire ici est celle de Christian Motomabé, alias Christ, orphelin de mère, qui rejoindra un groupe de voyous appelé « Kulunas» faute de figure parentale responsable et d’éducation.

L’histoire de Christ, comme l’a relevé Guy Armand Mampassi lors de la présentation-critique de l’œuvre, se veut une profonde réflexion, à travers des ressources imaginaires et narratives sous-jacentes, sur la figure de l’orphelin et sa place dans l'ordre social. Si ce roman aborde également d’autres thématiques variées comme les affres de la colonisation et de la religion, la violence juvénile avec en toile de fond le phénomène « bébé noir» qui gangrène la société actuelle, l'intrigue tourne essentiellement autour de l'amour entre Christ et Vinedie, comme l’illustre bien la couverture du livre. « Ce roman est aussi une réflexion profonde sur la mémoire et l'amour. La mémoire émerge sous deux ordres : historique et culturelle. L'amour, quant à lui, est exploré à travers les relations amoureuses, humaines et les liens familiaux qui symbolisent un espace de réconfort, de solidarité face à l'adversité de la vie », a déclaré Guy Armand Mampassi. Pourtant la suite du récit laisse voir que l’amour en société peut parfois être dur, réaliste et plein d’intérêt.

Dans une phase de questions-réponses avec Obambé Gakosso, préfacier du livre, puis avec le public, l’écrivain Modeste Elenga a apporté quelques éclaircissements sur son premier ouvrage qui s’adresse à la fois aux parents et aux enfants. D’abord, il est à noter que ce livre s’inspire du vécu de l’auteur. Son père, illettré, lui présentait souvent un livre contenant des images et du texte. Et quand l’auteur cherchait à comprendre les écrits, son père ne pouvait l’éclairer. Sur les conseils de son père, il a été  encouragé à s’instruire afin de s’élever dans la société. Un conseil que l’auteur partage aujourd’hui à la jeunesse à travers l’histoire de Christ qui aura une fin lamentable simplement parce qu’il ne savait pas lire. 

Ensuite, ayant grandi au village et en ville, l’auteur fait un pont entre ces deux entités sociologiques et géographiques en partageant un regard à la fois positif et négatif. Il appelle notamment à plus de communication entre les parents et les enfants pour éviter toute dérive. Aussi, il estime que le phénomène de banditisme en milieu urbain ne pourra être résorbé que si l’on parvient à pénétrer l’organisation structurée de ces enfants, à dialoguer avec eux pour comprendre leur motivation et à mieux les orienter afin qu’ils soient utiles dans la société.

Enfin, l’auteur appelle les jeunes à être conscients que la vie facile ne mène nulle part. « Dans la vie, rien ne peut s'obtenir sans effort. Toute chose, toute victoire s'obtient à la sueur du front », a souligné Modeste Elenga. Il a, dans ce même élan, remercié le public d’avoir répondu présent à son invitation et a invité chacun à se procurer le livre, à le lire et à en tirer profit. 

Rolande Ongouya, élève en 1ère scientifique à Aliyou Fatima, est sortie de cette rencontre édifiée. « Je remercie l’auteur pour ce livre qui parle beaucoup aux jeunes que nous sommes et qui nous permet de comprendre beaucoup de choses que nous négligeons comme le sérieux à l’école et l’importance de parler avec nos parents pour éviter certains dangers de la société », a-t-elle confié.  La rencontre littéraire autour du premier roman de Modeste Elenga, « Parce que Christ ne savait pas lire », s’est terminée par une séance de dédicace. 

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- L’auteur entouré du modérateur et des autres panelistes échangeant avec le public/Adiac 2- Une vue du public/Adiac

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