Lutte contre le terrorisme : François Hollande appelle à une riposte collective face à Boko haram

" Quelles que soient nos opinions, quels que soient même nos désaccords, nous avons fait la démonstration de l'unité de la communauté internationale face à un ennemi commun qui a un nom et qu'il convient de nommer: le terrorisme, " a déclaré le président français, une semaine après les attentats de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes à Paris qui ont fait au total 17 morts et une vingtaine de blessés, et au lendemain d'une attaque terroriste déjouée en Belgique, qui s'est soldée par la mort de deux terroristes.

Pour François Hollande, ces tueries sont «une insulte à l'islam» et les premières victimes sont les musulmans. Il a appelé à une réponse « ferme » et « collective » et à des mesures individuelles, ainsi qu'au durcissement du dispositif européen. Il a indiqué qu'« un tiers des 40.000 jihadistes qui opèrent en Irak et en Syrie sont étrangers à la région ». Il a appelé à davantage de collaboration au niveau international dans la lutte contre le terrorisme. Considérant qu'il faut des mesures spécifiques contre le terrorisme, François Hollande explique que : « cette guerre n’est pas une guerre contre une religion mais une guerre contre la haine », a-t-il souligné.

Il pense qu'il faut améliorer la coopération internationale et le partage d'information, notamment sur les déplacements, soutiens, financements des jihadistes, et se dit toutefois favorable à « l'accroîssement de la lutte contre les trafics d'armes et à une action ferme, unie en faveur de la paix et la sécurité internationale ». Pour le président français, « les conflits non résolus sont des sources d'inspiration pour les terroristes et les zones de chaos des lieux de formation ».

Un rappel sur les valeurs de la France

Le président français a rappelé que son pays respecte toutes les croyances, toutes les religions, au nom de la laïcité. Il reconnaît l’apport de toutes les cultures au « patrimoine commun » français. Mais la France « est attachée à la liberté, à la liberté d’expression et, celle-là ne se négociera jamais, elle est un principe fondamental de notre République, notamment la liberté de la presse », a-t-il martelé. Aujoutant : « la France est la patrie des droits de l’Homme et doit donc protéger, assurer la sûreté de chaque citoyen. La France lutte de manière implacable contre le racisme, contre l’antisémitisme, contre l’islamophobie ».

Les crises africaines

Au Mali. la France aura évité que « les terroristes s’emparent d’un État. Il a mis en place l'opération Barkhane.

En Centrafrique. Pour éviter le Chaos, la France a envoyé ses forces pour « séparer des belligérants qui voulaient organiser des massacres ce, avec le le soutien et le déploiement de la force internationale. Ce aura permis à ce pays de retrouver une forme de stabilité», a indiqué François Hollande.

La Libye. François Hollande appelle à la mobilisation internationale et à la formation du gouvernement unique, « un principe indispensable », car « quand il y a deux gouvernements dans un même pays, c'est qu’il y a un problème, surtout quand il y a également deux parlements ». Il suggère pour cela une Constitution et le désarmement des différents groupes armés et puis une lutte acharnée contre le terrorisme.

Boko Haram se livre à un « véritable crime contre l'humanité »

Au cours de cette cérémonie consacrée au Nouvel an, le président François Hollande a également évoqué le terrorisme dans le golfe de Guinée, notamment, celui  mené sans crainte par la secte islamique Boko Haram, qui ne cesse de se livrer à un « véritable crime contre l'humanité», enlevant des femmes, massacrant des enfants, rasant  certains villes et villages au Nigeria. Il a appelé à soutenir les pays de la région, dont le Nigeria, le Cameroun, le Niger et le Tchad, membre de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT). Cette situation exigerait, selon François Hollande, des mesures appropriées de la communauté internationale.

Au-delà des crises politiques et sécuritaires, le président français a évoqué les crises sanitaires, notamment l'épidémie d'Ebola et la mobilisation française, notamment en Guinée « pour construire de nouveaux centres et accueillir des malades, former et traiter les personnels soignants qui sont les plus exposés ».

Pas de changement de l'action extérieure de la France

Le président français a indiqué que son pays sort de cette épreuve [terroriste] avec une « détermination intacte pour agir au plan international ». Face aux attentats et à la menace terroriste, au Sahel, ou en Irak, il a réaffirmé que l' action extérieure de la France ne change pas : « nous ne cédons à rien [...] nous sommes conscients que la France est attendue sur la scène internationale pour promouvoir des valeurs que nous partageons ». La France ne cédera pas à la tentation du repli et ne renoncera pas à la lutte contre le terrorisme, a dit François Hollande.