Lutte contre le terrorisme : la Libye considérée comme un centre de transit de groupes terroristes03-07-2013 07:30 La situation en Libye a suscité nombre d’interventions à la réunion d’échanges entre experts africains et occidentaux organisée dans le cadre du Forum mondial de lutte contre le terrorisme. Le forum a mené ses travaux les 24-25 juin à Oran (Algérie), sous la coprésidence de l’Algérie et du Canada, en présence de vingt-huit pays membres du forum, des Nations unies et de l’Union européenne (UE) Il a d’abord été question de la réactualisation du plan d’action retenu en 2011, des évolutions connues dans le Sahel, du niveau alarmant d’insécurité qui touche la Libye, ainsi que de l’ouverture d’un nouveau front terroriste en Tunisie. Les experts ont évalué l’application des recommandations de la première session tenue les 16 et 17 novembre 2011 à Alger. La sécurité frontalière, l’engagement communautaire, le développement et l’implication de la société civile dans l’extrémisme et la radicalisation ont également été évoqués. Le conseiller auprès du président algérien, Kamel Rezzag-Bara, a souligné la dimension transnationale du terrorisme et ses connexions avec le crime organisé, ses manifestations spectaculaires (extorsion de fonds par le biais du versement des rançons) et le narcotrafic. La directrice générale du Bureau principal de la non-prolifération et réduction de menace de sécurité au ministère des Affaires étrangères du Canada, Sabine Nolke, a mis en exergue, « à la lumière des évènements au Mali et ailleurs, [une révision] de [la] conception commune de la menace qui continue d’évoluer ». « Nous devons aussi évaluer l’ensemble des priorités communes que nous avons élaborées il y a un an et demi. En utilisant pour point de repère la stratégie globale pour le Sahel des Nations unies et en nous guidant sur les stratégies nationales de lutte contre le terrorisme au Sahel, nous devons faire converger nos efforts », a-t-elle indiqué. Le directeur du Centre de l’Union africaine de lutte contre le terrorisme, Francisco Caetano José Madeira, a déclaré avoir nombre de rapports selon « lesquels la Libye serait devenue un centre important de transit des principaux groupes terroristes d’un pays vers l’autre ». Il a confirmé détenir des informations selon lesquelles certains terroristes actifs au Mali considèrent la Libye comme un refuge et un lieu de réorganisation. « Cela devient extrêmement dangereux », a-t-il souligné. « La question de la Libye est dans tous les esprits », a confirmé le représentant de l’Union européenne (UE) pour le Sahel, Michel Reveyrand de Menthon. « L’UE a proposé un projet de coopération pour le contrôle des frontières de la Libye, mais selon des sources occidentales, la désorganisation est telle dans ce pays depuis le renversement du régime de Kadhafi fin 2011 que pour l’instant, c’est très difficile », a-t-il expliqué. Francisco Caetano José Madeira a manifesté son regret, soulignant que « très peu de pays du Sahel ont les moyens pour vraiment protéger leurs frontières » poreuses. Malgré l’accord politique sur la tenue de l’élection présidentielle le 28 juillet et le déploiement de l’armée malienne dans le nord, peu d’indices existent sur le devenir des groupes islamistes dans ce pays. Michel Reveyrand de Menthon confirme qu’« on a du mal à savoir exactement ce qu’il s’y passe. La menace est toujours là, mais elle est difficile à cerner ». Un haut diplomate burkinabé juge « indispensable » la collaboration avec les puissances occidentales. Francisco Caetano José Madeira réclame des drones, tout en reconnaissant que le travail sur le terrain incombe aux forces de sécurité locales, en vue de « minimiser les dégâts collatéraux ». Noël Ndong |