Mali : Bamako fait pression sur les groupes armés pour signer l’accord de paix

Mardi 10 Mars 2015 - 11:50

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Les autorités maliennes qui avaient déjà entériné l’accord de paix présenté par les médiateurs algériens, voudraient que les rebelles du nord le signent aussi. C’est pour cela que le gouvernement ne cesse, chaque jour qui passe, de faire pression sur ces groupes armés dans le but d’obtenir leur consentement.

Lors d’une conférence de presse qu’il a animée le 9 mars dans la capitale malienne, le porte-parole du gouvernement malien, Choguel Maïga, par exemple, a appelé les responsables des groupes armés non signataires du texte à le parapher dans les meilleurs délais.

Choguel Maïga a en outre dénoncé « les ennemis de la paix » qui, selon lui, ne veulent pas de l’unité du pays. « Nous savons aussi que les terroristes se cachent derrière le désaccord entre Maliens pour agir », a-t-il relevé. « À chaque fois que les négociations rentrent dans une phase cruciale ces ennemis de la paix, sortent pour travailler à saboter l’accord », a fait remarquer le porte-parole du gouvernement.

Par ces mots, Choguel Maïga faisait allusion à l’attaque, qui a fait cinq morts samedi, dont un Français et un Belge, aux tirs de roquettes contre les forces de l’ONU à Kidal dans le nord-est  et ceux du lendemain, qui avaient coûté la vie à un Casque bleu tchadien et deux enfants. Il a saisi cette opportunité pour appeler les différentes parties maliennes à garder le cap malgré ces attaques meurtrières. Ceci, a-t-il poursuivi, pour que la communauté internationale et le Mali puissent avoir un élément d’appréciation pour faire la différence entre la mauvaise graine et la bonne.

Depuis la signature de l’accord de paix le 1er mars dernier par Bamako et les groupes armés proches du pouvoir, la communauté internationale multiplie des appels à l’endroit des rebelles, en leur demandant de parapher à leur tour ce texte. Le document prévoit la création d’Assemblées régionales dotées de pouvoirs importants, élues au suffrage universel direct, mais ne fait nullement mention d’autonomie d’une quelconque région ou de fédéralisme comme le souhaitent les rebelles.

Rappelons que le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en avaient été partiellement chassés par l’opération française Serval, lancée en janvier 2013. Cette force a été ensuite remplacée en août 2014 par l’opération Barkhane, dont le rayon d’action s’étend aujourd’hui à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.

Nestor N'Gampoula