Mali : le parlement vote une nouvelle loi en faveur des partis de l’opposition

Lundi 23 Février 2015 - 16:30

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Parmi les nouveautés de cette loi, la création d’un poste de chef de file de l'opposition. Cette personnalité politique bénéficie des mêmes privilèges que le premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Les députés ont approuvé à l’unanimité cette décision en fin de semaine dernière. Selon ce projet de loi, le chef de file de l’opposition malienne jouera le rôle d’un porte-parole et, est désigné entre les opposants ayant un grand nombre de députés. Ce dernier peut être consulté par le président de la République et le Premier ministre, avant la prise de certaines décisions.

Le chef de l’opposition devra par ailleurs, produire chaque année un rapport pour dénoncer la violation des droits des opposants par les pouvoirs publics. Il est doté d’un cabinet et sa prise en charge est inscrite au budget de l’Etat malien. Il est investi d’une véritable mission de service public de par son pouvoir de critique et de contre-proposition.

Pour la nouvelle loi « est considérée comme Opposition politique tout parti politique ou groupement de partis politiques qui ne participe pas au gouvernement ou ne soutient pas l’action gouvernementale. Elle peut être parlementaire ou extraparlementaire. Le président de l’Assemblée nationale communique la liste des partis politiques composant l’opposition parlementaire au Premier ministre. Quant aux partis de l’Opposition extraparlementaire, ils adressent une déclaration au Premier ministre. »

Pour l’heure, le nom de la nouvelle figure politique de l'opposition malienne n’est pas encore connu. Mais il viendra à coup sûr, selon les observateurs, des rangs de l’Union pour la République et la démocratie (URD), principal parti d’opposition à l’Assemblée, en l'occurence le député Soumaïla Cissé, président de l’URD.

Le mandat de cette nouvelle personnalité politique peut prendre fin pour diverses raisons : la fin de son mandat, le décès de l’intéressé, l’acceptation par lui d’une fonction incompatible, la démission de son poste et l’exclusion ou la démission de son parti. Par ailleurs, le Chef de file de l’opposition et les dirigeants des partis politiques de ce mouvement ne peuvent pas faire l’objet de discrimination, de sanctions administratives, d’emprisonnement en raison de leurs opinions ou appartenance politiques.

Rappelons qu’une loi presque identique, avait été adoptée en juillet 2000 dans ce pays. Elle  reconnaissait à l’opposition une fonction essentielle du jeu démocratique et  du multipartisme intégral que la Révolution du 26 mars 1991 offrait au Mali. Seulement, elle n’a pas vraiment été respectée par les pouvoirs publics.

 

 

Fiacre Kombo