Malversation financière : la Licoco insiste sur la protection des dénonciateurs

Mardi 9 Août 2022 - 17:00

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Pour L'ONG de la Société civile, la loi protègeant les dénociateurs devient une urgence pour le pays en vue d’assurer la mobilisation des recettes, en mettant à l’abris des représailles ceux qui dénoncent les magouilles, détournements et autres faits qui décroissent les recettes de l’Etat.

La Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) s’est dite vivement préoccupée par l’arrestation du président de l’Alliance des commerçants du Congo, Ebele Moninga, par le Parquet général près la Cour d’appel de Kisangani, dans l’ex-province orientale, « en complicité le directeur provincial de la Direction générale des impôts (DGI) » de cette partie du pays.

Dans un communiqué signé en juillet 2022 par son secrétaire exécutif, Ernest Mpararo, la Licoco note que, depuis 2019, M. Ebele Moninga, à travers son organisation, mène une campagne contre les détournements des deniers publics dans l’ex-province orientale, en dénonçant ouvertement les agents de la DGI qui commettent ces mauvaises pratiques. «M. Ebele Moninga saisit les autorités provinciales comme nationales pour qu’elles agissent contre ces antivaleurs qui ont élu domicile dans les chefs des agents de la DGI dans l’ex-province orientale », fait savoir cette ONG dans son communiqué. Et de regretter qu’il fallait alors encourager M. Ebele Moninga et son organisation à continuer ce combat contre les détournements des fonds publics commis par les agents de la DGI, le directeur provincial de cette régie financière dans l’ex-province orientale, se serait arrangé avec le Parquet général près la Cour d’appel de Kisangani pour le faire taire.

A l’en croire, la direction provinciale de la DGI a  introduit, le 3 novembre 2021, une plainte contre M. Ebele Moninga auprès du Parquet général près la Cour d’appel de Kisangani. Elle retient à sa charge les griefs d’incitation du public, en général, et des commerçants, en particulier, à refuser le paiement des impôts et l’outrage et agression contre les agents de la DGI. « C’est par cette plainte que le Parquet général près la Cour d’appel de Kisangani arrêtera M. Ebele Moninga et enverra son dossier auprès du Tribunal de grande instance de Kisangani enregistré sous RP 15191 », a fait savoir la Licoco.

Emprisonné depuis le 15 janvier 2022

L'organisation indique que c’est depuis le 15 janvier que M. Ebele Moninga croupit à la Prison centrale de Kisangani pour avoir voulu aider l'Etat à rentrer dans ses droits, en recouvrant toutes les taxes qui lui sont dues. La Licoco regrette également que la DGI à Kinshasa, qui est informée de ce dossier, n’agisse pas pour faire libérer le président de l’Alliance des commerçants du Congo, alors que les dénonciations faites par ce dernier sont en faveur de cette régie financière, pour la mobilisation des recettes publiques.

Face à ce cas et à d’autres similaires, la Licoco a rappelé que la RDC, qui a ratifié la Convention des Nations unies contre la corruption, la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption ainsi que le Protocole de la Sadc contre la corruption, devrait également avoir un arsenal juridique qui protège les dénonciateurs des actes de corruption ou lanceurs d’alerte contre toute poursuite judiciaire. « Le cas de M. Ebele Moninga et d’autres cas des lanceurs d’alerte qui ont été arrêtés ou sanctionnés administrativement doivent interpeller les autorités politiques pour doter le pays d’une loi qui protège les dénonciateurs d’actes de corruption ou lanceurs d’alerte », a souligné l'ONG. Pour la Licoco, qui cite un activiste des droits humains qui a requis l’anonymat, ne pas avoir une loi sur la protection des lanceurs d’alerte expose plusieurs citoyens qui veulent dénoncer la corruption aux représailles des corrupteurs et corrompus.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La feuille de garde du communiqué de la Licoco

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