Micro-finance : le secteur serait le mieux coté du paysJeudi 20 Mars 2014 - 16:26 Pour la Banque mondiale (BM), ce secteur est le plus dynamique de l’économie congolaise avec plus d’un million de clients en 2013, dont 38% de femmes, a affirmé son directeur des opérations pour les deux Congo, Eustache Ouayoro. Sur ce même secteur, la Fédération des entreprises du Congo (FEC), pour sa part, reste très critique. Pour elle, les données de l’Association des banques congolaises sont « peu encourageantes ». Elle prend pour exemple le taux de bancarisation établi à 5% contre une moyenne régionale de 25% et ce, en dépit de la bancarisation de la paie des fonctionnaires. Plus loin, elle déplore la faiblesse du crédit à l’économie, soit 10% du PNB contre 30 à 40% en Afrique subsaharienne. Enfin, elle relève la faible capitalisation des banques prises individuellement responsable, selon elle, d’une intervention limitée par secteur ou par entreprise, avant d’épingler la concentration des activités bancaires dans les grands pôles économiques, principalement les villes du pays. Malgré les chiffres peu reluisants, le secteur a connu effectivement une progression considérable du nombre de clients en l’espace de six ans. Mais ces efforts devront se poursuivre pour redorer la situation économique et financière du pays. « Notre mission en RDC doit avant tout soutenir des activités qui stimulent la compétitivité des industries à fort potentiel et permettre de faire tomber les principaux obstacles au développement économique », a insisté le chef de projet à la BM, Steven R. Dimitryev. 30 millions $ en faveur de la RDC Eustache Ouayoro a annoncé l’approbation par le Conseil d’administration de la BM, le 18 mars, d’un don de 30 millions de dollars américains pour aider les jeunes et les femmes, en soutenant la modernisation du système bancaire et le financement des micro-entreprises. Ce financement contribuera à stimuler la croissance économique et à donner aux familles la possibilité de sortir de la pauvreté grâce à un secteur financier congolais consolidé et à une facilité d’accès aux financements tant pour les entrepreneurs que les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), a martelé Steven R. Dimitryev. Concrètement, il s’agit de renforcer le rôle de quelques institutions de micro-finance et des banques commerciales dans les services de prêts adaptés aux MPME et aux entrepreneurs. Cette facilité d’accès au crédit concernera des financements à moyen et long termes. Pour le cas des femmes, elles auront également la possibilité de suivre un apprentissage adapté en gestion financière. Ce fonds viendra ainsi en appui au Projet Infrastructure financière et marché qui vise à améliorer le système bancaire en créant une plate-forme électronique et des offres de financement adaptées aux chefs d’entreprises. L’on espère ainsi promouvoir les services électroniques et accessibles à distance, notamment par téléphone. D’autres projets en cours, notamment le CDSP pour la compétitivité et le développement du secteur privé, ont permis par le passé d’améliorer la gestion et la régulation de l’activité bancaire ainsi que la sécurité des investissements. Du côté de la FEC, l’on se dit convaincu que le plus grand défi est d’arriver à mettre en place en RDC un véritable marché financier local et à renforcer les contacts avec les partenaires expérimentés. Il reviendra à la Banque centrale du Congo de le créer pour drainer également vers les entreprises les milliards de dollars qui circulent dans l’informel. La FEC partage l’avis selon lequel la facilitation de l’accès au financement des promoteurs nationaux de PME par un système garanti de prêts et de crédit à taux bonifié demeure une urgence pour le pays. Pour la FEC, il faut songer dès cette année à mettre en place un guichet de refinancement à moyen et long termes au sein de la Banque centrale du Congo pour les PME et PMI. Laurent Essolomwa Légendes et crédits photo :Photo 1 : Le siège de la Banque mondiale à Kinshasa
Photo 2: Le siège de la FEC à Kinshasa
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