Migration : l’Union européenne face au défi migratoireLundi 25 Juin 2018 - 16:33 Une réunion a été convoquée de toute urgence, le 24 juin par Bruxelles, afin de tenter d’apaiser les tensions au sein de la communauté des vingt-huit et éviter la multiplication de décisions unilatérales. Sous fond de tensions, la Commission de l’Union européenne (UE) a réuni seize pays de l’organisation pour contourner l’absence de consensus qui paralyse l’Union sur ce problème, à l'image de celle de Rome de fermer ses ports aux navires d'ONG secourant des migrants, comme l'Aquarius il y a peu, et désormais le Lifeline et ses deux cent trente-quatre passagers, dont quatre bébés, en attente d'une solution dans les eaux internationales. Les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie) ont boycotté la rencontre. Mais l'Italie, qui affiche une ligne dure sur la question de l'immigration, a répondu présente. Un mini-sommet qu’Emmanuel Macron a jugé « utile », parce qu’ayant permis d'évacuer des solutions « non-conformes » aux valeurs européennes, comme des stratégies de refoulement. La solution « se construira uniquement sur la coopération entre les Etats membres de l'UE, que ce soit une coopération à vingt-huit ou entre plusieurs Etats qui décident d'avancer ensemble », a déclaré le président français, faisant écho aux déclarations de la chancelière allemande, Angela Merkel. À défaut d’un accord européen commun pour les vingt-huit, Paris et Berlin suggèrent des accords bilatéraux sur les défis migratoires. La chancelière allemande avait évoqué plus tôt la nécessité de trouver des « accords bilatéraux ou trilatéraux dans l'intérêt mutuel », en partant du principe que le sommet à vingt-huit, programmé les 28-29 juin à Bruxelles, « n'apportera pas encore de solution globale au problème des migrations », poursuivant: «Nous sommes tous d'accord pour réduire la migration irrégulière, pour protéger nos frontières ». Mais quand un consensus n'est pas possible, « nous voulons réunir ceux qui sont volontaires pour trouver un cadre commun d'action », a ajouté la chancelière. Paris et Berlin ont notamment mis l'accent sur la nécessité de résoudre le problème des « mouvements secondaires », c'est-à-dire des demandeurs d'asile qui se déplacent dans l'UE, au lieu de rester dans le pays par lequel ils sont entrés dans l'attente d'une décision sur leur cas. C'est pour y mettre fin que le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, menace d'instaurer un refoulement unilatéral aux frontières des migrants contre l'avis de la chancelière, qui souhaite des décisions concertées avec ses voisins. Au terme des échanges, tous les pays européens se sont désormais accordés pour renforcer les frontières extérieures de l'UE, mais ils continuent de se diviser sur leurs responsabilités dans la prise en charge des migrants tentant de rejoindre l'Europe, comme de ceux s'y trouvant déjà. Et ce malgré la chute massive des arrivées sur les côtes européennes constatée depuis 2016. Le Premier ministre belge, Charles Michel, a évoqué l'idée de créer des « centres d'orientation ou des hotspots », en référence aux idées encore floues de créer des « plates-formes de débarquement » des migrants secourus en mer, y compris hors de l'UE (le nom de la Tunisie est souvent cité), et des centres d'accueil de migrants dans les pays de transit. Ces projets en gestation visent à pouvoir distinguer en amont, avant les périlleuses traversées de la Méditerranée, quels migrants sont effectivement éligibles au droit d'asile et à décourager les autres de tenter le périple. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |