Minable !

S’il est une leçon que la France donne présentement au monde extérieur, c’est bien la nécessité de se préserver des dérives que l’exercice d’une liberté d’expression sans frein entraîne inexorablement. De l’affaire Dieudonné – cet humoriste qui verse dans le racisme le plus extrême – à l’intrusion dans la vie personnelle du président François Hollande, la liste est longue, en effet, des abus médiatiques que la société française tolère, mais qui projettent de ce pays ami une image détestable.

Disons-le sans détour, la liberté d’expression, qui est l’un des fondements de la démocratie, ne saurait s’accommoder du glissement continu des médias écrits et audiovisuels vers la violation des grands principes qui permettent aux citoyens de vivre libres dans une société libre. Si, d’une manière ou d’une autre, elle n’est pas encadrée de façon stricte, sa mise en question directe ou indirecte, assumée ou sournoise, finit par saper l’unité du pays. Elle présente donc un danger extrême pour l’ensemble de la société.

La multiplication dans le monde des journaux dits « people », c’est-à-dire axés sur la description de la vie intime des hommes et des femmes qui se trouvent placés pour une raison ou pour une autre sur le devant de la scène, a provoqué dans les dernières années une course folle entre les médias occidentaux. De la presse écrite, elle a gagné les radios et les télévisions, puis s’est étendue au web où elle a pris une tournure proprement démentielle. Laisser se poursuivre ce glissement continu vers le scandale, le viol de la vie privée, l’intrusion dans l’intimité des couples ne peut qu’avoir des conséquences dramatiques.

Cela est d’autant plus vrai que des journaux réputés sérieux en viennent eux aussi à diffuser sans les contrôler des informations trafiquées par des sources plus ou moins manipulées dont le seul but est de nuire. Le Congo, notre pays, en sait quelque chose, lui qui depuis des années est la cible d’attaques récurrentes dans les domaines les plus divers.

Tirons du mal qui frappe les sociétés dites « évoluées », qui se posent en modèles pour les pays émergents, la leçon qu’il comporte et veillons à ce qu’il ne gangrène pas notre propre société.