Mosinzo : une tragédie made in Kinshasa

Samedi 13 Décembre 2014 - 11:41

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Réalisé par Kadima Ngulungu et tourné du 2 septembre 2013 au 24 février 2014, le court métrage dont la version originale est en lingala va sortir ce 21 décembre à Palm Beach.

L’affiche de MosinzoMosinzo, une fiction d’à peine 21 minutes est en passe de connaître sa sortie à Kinshasa où elle a été tournée en cité. Sans livrer trop de détails au risque de vous gâcher tout le plaisir de le découvrir, sachez juste que Mosinzo est un drame sentimental sur fond de trahison, de jalousie, et de vengeance. L'oeuvre a été construite avec l'ardeur de jeunes kinois dont la moyenne d'âge est de 26 ans. Son tournage a pris neuf jours répartis pendant une année faute de moyens conséquents.

Grande figure parmi les protagonistes du film, le jeune Kadima Ngulungu en est aussi le réalisateur. Déjà connu dans le milieu du cinéma kinois sous la première étiquette à la faveur notamment de ses apparitions dans les saisons 2 des séries télévisées L’Équipe et M’pangiami. Il s’agit donc là de son tout premier film en tant que réalisateur qui est en même temps le premier court métrage de fiction produit par la société Tosala films.

Projeté en avant-première le samedi 6 décembre dans la salle Cédar de l’Institut national des arts (INA), Mosinzo a été soumis au crible de la critique de jeunes cinéastes. Invités à cet effet, ils ne se sont pas montrés tendres envers leur homologue alors que certains d’entre eux étaient membres de l’équipe lors du tournage de Mosinzo. Vu dans sa version originale en lingala avec un sous-titrage en anglais, le film a été examiné sous tous les angles. Tranchants sur les aspects techniques, notamment le son et la qualité de l’image, ils n’ont pas hésité à faire quelques suggestions en vue d’améliorer l’œuvre. Plusieurs ont souhaité un nouveau montage dans la perspective de peaufiner le travail accompli jusqu’ici. Ce, dans l’espoir qu’à la sortie, le film soit de meilleure facture que celui présenté jusque-là.

Néanmoins, il faut noter que la structure narrative du film a été appréciée quoique plusieurs n’en ont pas accepté la fin. Ils ont eu comme l’impression d’avoir été floués par le réalisateur se rendant compte avec le clap de fin qu’il est en fait question d’un film dans un film. Un montage complet, une mise en scène censée servir de référence à un tournage. Oubliant pourtant, que c’était là le décor du début. Coup de chapeau diront certains alors que d’autres se diront déçus. Plus conciliant sur ce plan que le réalisateur, le producteur Emmanuel Lupia a confié aux Dépêches de Brazzaville qu’il sera tenu compte des remarques enregistrées. Et que la fin du film « pourrait changer avec le prochain montage ». Pour sa part, Kadima Ngulungu a émis un tout autre son de cloche, d’un ton catégorique : « La structure va rester intacte ». Il a tout de suite averti que dans son « optique, l’art est une expression libre ». Et d’ajouter : « Comme l’a dit un critique, le premier film que nous avons suivi dans notre vie est différent du suivant et ainsi de suite. L’art étant une expression libre, l’on choisit d’exprimer ce que l’on a dans la tête. Et moi, c’est ce que j’ai fait en partant de l’histoire d’un interrogatoire ». Et, pour ce qui est du reste des avis, Kadima a reconnu qu’il y a « de sérieux problèmes de sons à revoir ». Il a promis de trouver le moyen de garder le concept du film tel quel en créant un peu plus d’émotion à la fin comme suggéré par ses pairs.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : L’affiche de Mosinzo