Musique : Liza Zal, il suffirait d’un signe...Jeudi 10 Novembre 2022 - 18:38 On peut être jeune et jolie, chanter, et beaucoup mieux que certaines chanteuses d’ici, soit-dit en passant, et avoir des difficultés à faire entendre sa voix même - et surtout -lorsqu’on est loin du bruit. Zoom dans les starting-blocks d’une artiste en devenir.
C’est un peu comme si elle était la petite fille des Zoulous de la Bocanda, de l’orchestre Negro Band, d’OK Jazz ou encore des Bantous de la capitale, autant de vieilleries qui ont bercé son enfance, autant d’orchestres dans lesquels jouait son père A. Zalakanda Maurin. Le saxophoniste, dont la carrière aura été écourtée par la maladie, aura laissé son empreinte dans la belle époque de la rumba. Il aura aussi laissé dans les gènes de ses enfants le goût immodéré de la musique, initiant Lydia à la guitare. « On a tous un peu suivi le chemin de papa, c’est ancré dans la famille. Ecrire, composer, chanter, jouer de la guitare, ça s’est fait un peu tout seul, c’est quelque chose de naturel, ça fait partie de mon héritage. Oui, j’écoute encore de la rumba mais j’aime aussi d’autres styles de musique, des artistes comme Charlotte Dipanda, Lokua Kanza, Céline Banza, Adèle... » souligne Lydia Zal, 21 ans seulement au compteur. Dans son proche entourage il y a donc le père mais il y a aussi les frères, Sauveur et Prince, eux aussi artistes et toujours prompts à conseiller la jeune chanteuse. Il y a encore la mère, Mélanie Biyelessa, à qui Lydia rend hommage dans son premier single « Maman » et puis il y a l’amie, Sandrine, à qui Lydia doit une fière et première chandelle : « J’avance sans producteur et je suis issue d’un milieu très modeste. Alors Sandrine, qui croit fortement en moi, m’a beaucoup aidée financièrement pour l’enregistrement de ce premier titre au studio Genius Music. Hélas, je n’ai pas les ressources pour la réalisation d’un clip, peut-être que la chance sera un jour au rendez-vous, alors je patiente », dit-elle avec une pointe d’amertume dans la voix. Pas simple non plus d’entreprendre des études supérieures dans ce contexte difficile malgré un baccalauréat obtenu de haute volée. « Ca ne m’empêche pas de chanter tous les jours, de lire aussi. J’ai beaucoup aimé, par exemple, le livre d’Abdel Hakim Amzat : "Pourquoi moi". J’aime aussi la danse même si je la pratique pas vraiment », ajoute-t-elle. Pour le moment, les instants de gloire de Lydia Zal se résument donc à des covers sur Tik Tok où elle chante - merveilleusement bien, d’ailleurs - accompagnée de sa guitare et à une première scène, en septembre dernier, lors de la Semaine de la culture urbaine de l’Institut français de Pointe-Noire. Jeune, jolie et talentueuse, Lydia Zal attire forcément les regards mais, la tête bien posée sur les épaules, elle prévient: « C’est vrai, je reçois des propositions de collaboration mais sitôt que je sens que le projet n’est pas très clair, je préfère m’en éloigner et laisser tomber ». Il suffirait d’un signe, d’un déclic, d’un éclat de chance pour que Lydia sorte de ses starting-blocks. ... Philippe Édouard Légendes et crédits photo :Liza Zal /Adiac Notification:Non |