Niger : Niamey accueille un sommet régional sur Boko Haram

Mercredi 21 Janvier 2015 - 11:06

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Niamey, la capitale nigérienne, accueille dépuis le 20 janvier un sommet régional consacré à la lutte contre le groupe Boko Haram auquel prennent part des représentants de 13 pays africains, la France, les États-Unis, l'Union européenne (UE) et la communauté internationale. Ce sommet vise à examiner les mesures à prendre au niveau régional pour lutter contre la menace que représente Boko Haram.

La secte Boko Haram menace directement la sécurité des pays voisins, provoque la fuite de milliers de personnes, se livre à des enlèvements et razzias, notamment au Cameroun. Deux réunions se tiendront au Niger, entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense du bassin du lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger), et une rencontre entre les forces armées des pays du lac Tchad.

À Niamey, les pays du bassin du lac Tchad et leurs partenaires analyseront les dernières situations sécuritaires de la région sous tension de Boko Haram et étudieront des actions concrètes de coordination en cours, après la dégradation de la situation sécuritaire, la prise de contrôle par Boko Haram des localités de Malam Fatori, Damasas et Bagas, causant de nombreuses victimes jusqu'au Cameroun et entraînant la destruction massive d'habitations. Menacé sur sa frontière depuis quelques mois par Boko Haram, le Niger vient de renforcer son dispositif frontalier accompagné d'un détachement aérien.

Le Conseil de sécurité appelle à la libération des personnes enlevées par Boko Haram

Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est félicité de « l'appui actif du gouvernement tchadien à prêter main forte aux soldats camerounais et nigérians qui luttent contre les terroristes de Boko Haram » , et a exigé la libération des personnes enlevées et toujours en captivité, « y compris les 276 écolières enlevées à Chibok (Etat de Borno) en avril 2014 ».

Le Conseil condamne « toutes les atteintes aux droits de l’homme et, s’il y a lieu, les violations du droit international humanitaire commises par le groupe terroriste Boko Haram depuis 2009 ». Il rappelle la décision qu’il a prise de placer Boko Haram sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida, dont les activités  « compromettent la paix et la stabilité en Afrique occidentale et centrale ».

L'Afrique de l'Ouest appelle à la création d'une force armée régionale

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) comptent demander à l'Union africaine la création d'une force armée régionale pour lutter contre les djihadistes. Alors que les crimes perpétrés par la secte islamiste Boko Haram se multiplient, les pays d'Afrique de l'Ouest souhaitent demander à l'Union africaine la création d'une force armée régionale pour lutter contre l'insurrection des jihadistes.

Le président ghanéen John Dramani Mahama, qui préside la Cédéao, a fait pression pour que se tienne une réunion spéciale sur la menace terroriste en Afrique de l'ouest durant le prochain sommet de l'UA, prévu du 23 au 31 janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie. John Dramani Maham espère parvenir à « un plan d'action spécifique pour en finir avec le problème du terrorisme sur le continent africain ». Il demanderait à l'UA l'autorisation de créer une force multilatérale.

L'UA devrait mettre en place une force militaire dont le commandement, la localisation et le financement restent à trouver. L'entité créée, l'UA va demander au Conseil de sécurité sa prise en charge, comme c'est le cas dans la région du Darfour, au Soudan. De son côté, la France s'est dit prête, à contribuer à la coordination d'une force militaire régionale en Afrique de l'Ouest afin de lutter contre les islamistes de Boko Haram.

Pour venir à bout de Boko Haram, les pays du bassin du lac Tchad, les plus menacés devront mettre de côté leur méfiance réciproque et accepter la mise en place d'une structure de commandement et une stratégie communes pour une force régionale. Le conflit de Boko Haram et les forces de sécurité nigériane ont déjà fait plus de 10 000 morts et plus de 700 000 déplacés depuis cinq ans.

Noël Ndong