Nord-Kivu : interventions héroïques de MSF pendant le conflit armé dans le Masisi

Mardi 15 Avril 2014 - 15:10

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 L'ONG internationale a mené, depuis les conflits armés de février dernier, plus de 3.330 consultations gratuites au centre de santé de référence de Nyabiondo où elle travaille également en appui depuis 2009.

Février 2014 aura été de plus éprouvant pour le personnel de Médecins  sans frontière (MSF) en poste au Nord-Kivu en raison d’importants affrontements qui ont eu lieu sur l’axe Nyabiondo-Lukweti dans le territoire de Masisi. Les combats étaient particulièrement violents dans la période comprise entre le 15 et le 18 février, fait observer le communiqué parvenu aux Dépêches de Brazzaville, provoquant des déplacements massifs des populations prises en étau parmi les forces combattantes, en l’occurrence, les Fardc et les miliciens Maï-Maï APCLS. Fuyant les affrontements, les populations n’ont eu d’autre choix que de fuir dans la brousse, sans moustiquaires, sans eau potable et avec peu de nourriture. Une situation qui requerrait l’urgence d’une intervention humanitaire. Ce à quoi s’est employé MSF afin d’épargner à ces déplacés les risques de contraction des maladies liées à la promiscuité, au manque d’hygiène et d’accès à l‘eau potable.

Face aux besoins urgents de toutes des personnes, MSF présente à Masisi-centre et à Nyabiondo est rapidement intervenue en renforçant son équipe dans ces territoires où de nombreux déplacés s’étaient refugiés, et en redémarrant ses cliniques mobiles hebdomadaires à Lukweti, dès que l’accès était redevenu possible. Les centres de santé de Lwibo et de Lukweti se sont également vu remettre des kits de médicaments afin de pouvoir redémarrer leurs activités, mais le matériel avait été pillé et les centres sont restés fermés pendant plus d’un mois.  

C’est dans ce contexte trouble que MSF a travaillé, ne lésinant pas sur les moyens dans le seul objectif de préserver la vie des centaines des déplacés. Plus de 2000 personnes ont, en effet, trouvé refuge au siège de cette structure humanitaire et dans le centre partenaire de Nyabiondo, explique Andreas Spaett, responsable logistique MSF. « On a dû réhabiliter les installations sanitaires, créer des points d’eau et distribuer des bâches pour toutes ces personnes. On a mis en place des comités d’hygiène et créé des enclos pour les animaux que les personnes avaient amenés avec elles. C’était un vrai village, un havre de paix et de protection au milieu du conflit », ajoute-t-il.

Près de vingt-quatre blessés par balle et à l’arme blanche s’étaient présentés durant le mois de mars à l’hôpital général de référence de Masisi où ils ont été soignés par le personnel médical de MSF. Entre-temps, les cas de paludisme compliqués enregistrés sur la même période ont augmenté de 84% par rapport à octobre-décembre 2013 et vingt-huit cas de violences sexuelles ont été recensés dans les structures de MSF.  

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Un médecin de MSF traitant un enfant atteint de choléra