![]() Nord-Kivu : la plate-forme Ensemble en justice contre le maire de GomaMardi 28 Août 2018 - 19:45 Il est reproché à Timothée Mwisa Nkese d’empêcher les opposants de manifester, en violation de l’article 26 de la Constitution qui garantit la liberté des manifestations sur le territoire national. Le maire de la ville de Goma se trouve dans le collimateur des membres de la plate-forme « Ensemble pour le changement » qui soutient la candidature de Moïse Katumbi. Ce regroupement politique reproche à l’autorité urbaine sa politique de deux poids deux mesures, consistant à laisser le champ libre aux partis de la majorité présidentielle qui organisent librement des manifestations publiques pendant que le même avantage est refusé aux pro-Katumbi. Cela est devenu monnaie courante de voir les membres d'Ensemble être traqués par la police à chaque fois qu’ils organisent des meetings ou toute autre activité politique. Sous prétexte d’interdiction des manifestations publiques, les partisans de l’ex- gouverneur en exil ont du mal à s’exprimer dans la ville de Goma, livrée aux fantasmes d’une majorité présidentielle se comportant comme en terrain conquis. Excédés par l’attitude complaisante de l’autorité urbaine, les pro-Katumbi ont finalement décidé de traduire en justice le maire de Goma, Timothée Mwisa Nkese, accusé d’empêcher les opposants de manifester. Une plainte à sa charge a été déposée le 28 août auprès du procureur général de la République près la Cour d’appel de Goma. Ils espèrent de ce dernier, en tant que garant du maintien de l’ordre public et du respect de la loi, qu’il ouvrira « une action judiciaire contre le maire pour que son cas serve d’exemple à des générations futures ». Dans leur plainte, les requérants font état d’une restriction systématique des manifestations publiques dont font l’objet les opposants à Goma, alors que les partis et regroupements proches de la majorité présidentielle organisent des activités publiques sans être inquiétés. En guise d’argumentation, ils ont rappelé le refus qui leur a été opposé d’organiser une activité politique le 3 août, à l’esplanade du stade de l’unité, alors qu’au même endroit, une manifestation de la majorité y fut organisée sans problème. « Quelques jours plus tard, le gouverneur de province a tenu un meeting des faits privés à la tribune ONC dans lequel il a, d’ailleurs, tenu des propos propagandistes en violation de la loi sans être inquiété », assènent les plaignants qui s’appuient sur l’article 26 de la Constitution garantissant la liberté des manifestations pour faire valoir leur droit démocratique. La plainte déposée contre le maire de Goma se recoupe avec le rapport de Human Rights Watch publié le même jour, dans lequel cette ONG internationale affirme que les opposants sont victimes de « restriction, d’attaques et d’exclusion » de la part des autorités à l’approche des élections fixées pour le 23 décembre de cette année. Alain Diasso Notification:Non |