Peinture : « Entre deux mondes », quand l’art convie au dialogue espace-tempsLundi 10 Juillet 2023 - 15:50 Les artistes Alexandre Kyungu Mwilambwe et Gaël Maski Kusa Kusa, de la République démocratique du Congo, présentent jusqu’au 27 juillet, à l’Institut français du Congo (IFC), une exposition collective de peinture intitulée « Entre deux mondes ». Des bancs, des morceaux de portes sculptées, des collages de photos, le tout dans une installation voyageuse, telle une porte sur un versant de l’histoire et de la sociologie de Brazzaville et de Kinshasa. Ces deux villes jumelles, dans leur psycho-sociologie autant que dans leur mémoire, conservent les trames des sociétés précoloniales et gardent également les stigmates et les recompositions sociales inhérentes à la colonisation. « Entre deux mondes » vient donc questionner ces réalités. L’exposition se veut un trait d’union entre Brazza et Kin, leur passé et leur présent, leurs convergences et leurs divergences, la tradition et la modernité, le réel et l’abstrait, etc. Par la médiation de l’art, Alexandre Kyungu Mwilambwe et Gaël Maski Kusa Kusa invitent donc à prendre place, notamment sur les petits tabourets placés dans le cadre de l’exposition au hall de l’IFC. Ce, en vue de se remémorer, le temps d’une visite, le passé commun entre Brazzaville et Kinshasa. En effet, la présente vitrine artistique se donne à explorer comme un regard heuristique sur ces deux villes cosmopolites, séparées à peine par le fleuve Congo. Le pont de la fraternité immortalisé à maintes reprises par les artistes des deux rives. « Les œuvres que proposent les deux artistes font régulièrement appel au passé et à la mémoire. Elles nous présentent deux villes à la fois ancrées dans les traditions culturelles anciennes et ouvertes au monde. Gaël Maski et Alexandre Kyungu nous convient à les accompagner dans une balade au cœur de laquelle s'engage un dialogue espace-temps », a commenté Stevio Ulrich Baral-Angui, musicographe, docteur en histoire des mentalités et des sociabilités urbaines à l’Université Marien-Ngouabi. A travers l’installation « Access door », Alexandre Kyungu Mwilambwe explore et aborde également la notion de migration et d’identité, de frontières et d’espace ainsi que de signes et de symboles. Un processus par lequel l’artiste utilise des portes et du caoutchouc comme support et sujet afin d’explorer l’imaginaire et le parallèle entre la cartographie urbaine et la scarification corporelle, appelée « Nzoloko » dans les deux Congo. « C’est une façon de questionner et de redéfinir les villes et leur cartographie afin d’effacer les frontières entre les gens dans leurs espaces de vie, donnant naissance à un territoire unique dans l’espace imaginaire de mes œuvres », a fait savoir Alexandre Kyungu Mwilambwe. En plus de l’imaginaire, Gaël Maski Kusa Kusa puise, quant à lui, une grande partie de son inspiration dans les histoires et la mémoire personnelle. « Je questionne la hiérarchisation de la mémoire sociale avec un appareil photo comme moyen de collecter des données ou des réalités de manière fragmentée. A travers le collage, je crée des mondes à la fois réalistes et surréalistes qui finissent par apparaître comme un univers de rêve, un remède moral pour combler le vide intérieur et de faire un nouveau départ », a-t-il déclaré. L’exposition est ouverte au public jusqu’au 27 juillet. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :1- Une vue de l’exposition ouverte au public/Adiac
2- Le tableau « Jumeaux » de Gaël Maski Kusa Kusa/Adiac
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