Peinture : l’art mural des femmes de Makwacha exposé à Paris

L’exposition Makwacha se déroule à la maison des Métallos située dans la capitale parisienne. Les femmes du village de Makwacha, apprend-on, peignent les murs extérieurs de leurs habitations à l’aide d’argile et de manioc,  de la paume de la main et de pinceaux en crin d’animaux. Pour cette exposition qui répond à une attente formulée par les peintres elles-mêmes, indiquent les organisateurs, ces femmes congolaises ont réalisé expressément huit toiles monumentales qui témoignent de la force de cet art. Deux de ces femmes ont même effectué le voyage jusqu’à Paris.  Selon les organisateurs, cette manifestation propose, au-delà d’une exposition, une rencontre avec trois de ces femmes qui ont souhaité faire partager leur passion, leur art, leur culture.

« À travers cette tradition artistique, les femmes de l’ethnie lamba deviennent les conteuses et dépositaires de l’héritage culturel et  historique du village. Exposant les fresques au regard du passant, les femmes de Makwacha défendent et affirment leurs valeurs à la façon du Street Art ou du graffiti antique, les images se faisant voix publique. Renouvelées à chaque saison sèche, elles racontent les activités du village, les événements marquants de l’an passé, mais aussi les signes d’une mondialisation effrénée qui bouleverse leur vie quotidienne », fait-on savoir.

Une tradition ancestrale

Les femmes Lambas, apprend-on, perpétuent une tradition ancestrale où elles racontent leur vie quotidienne à travers des peintures éphémères réalisées avec des pigments naturels. Les murs de leurs cases sont les supports de ces peintures qui sont réalisées à chaque début de saison sèche et qui retracent les évènements marquants de l’année écoulée. Tous les ans, les murs racontent une nouvelle histoire. « Chaque femme, artiste singulière, prépare d’abord les murs de sa case avec un enduit naturel blanc. Elle va ensuite collecter de la terre et des cailloux aux alentours des villages, puis les malaxe pour obtenir une poudre qu’elle mélange avec de l’eau. L’ensemble devient une matière malléable applicable sur les parois de son habitation. À partir de diverses plantes dont elle extrait le jus, elle obtient des pigments végétaux. Elle peut ensuite entamer son œuvre à l’aide de ses mains comme uniques pinceaux », expliquent les organisateurs.