Poésie : Claria Béadzambé publie « Marchand de bonheur »Vendredi 4 Mars 2022 - 11:29 Publié aux éditions L’Harmattan Congo-Brazzaville, « Marchand de bonheur » est un recueil de poèmes de cinquante-six pages préfacé par Julien Makaya Ndzoundou. Il est disponible à la librairie Les Manguiers des Dépêches de Brazzaville. Dans son recueil de poésie parfumé de lyrisme et constitué de deux parties, l’auteure chante l’amour dans ses différentes facettes et tente de dompter les mots pour dénoncer les maux qui, de toute évidence, souillent son environnement social et les sociétés mondialisées. La première partie, intitulée « Chants patriotiques », est constituée de douze titres : Marchand de bonheur ; 4 mars 2012 ; Blase ; Lève-toi et marche ; Conscience citoyenne ; L’école ; Biotope ; Drôle d’enfant ; Dos à la paresse ; Le travail ; Les complaintes d’un orphelin ; Ville prodige. Et la seconde, intitulée « Éros », est constituée de dix-huit textes : Sacré-Cœur ; Ami des temps infinis ; Mon amour ; Ma Rose ; Sacrée nature ! Amitié ; Amour ; Mère ; L’Enigme ; Les frères ennemis ; Souvenirs de grand-père ; La gloire du second temple ; Mon arbre ; La mer ; La rencontre ; Le soleil ; La lune ; Funeste oraison ! Parlant du choix de ce titre, l’auteure dit : « Si j’ai choisi ce titre Marchand de bonheur, c’est par rapport à ce que je suis devenue. Aujourd’hui, on me connaît à travers le recueil de poèmes que j’ai écrit. Ça fait la joie de la famille. Car aujourd’hui, à travers ma personne, on peut parler de notre famille. Dès lors, je dirai que je suis une marchande de bonheur, la voix d’un peuple égorgé. Je deviens un patrimoine de la famille. » Quant aux symboles, si Claria Béadzambé a placé l’aigle sur la couverture de son ouvrage, c’est parce que il symbolise la vision, la façon de voir les choses à distance. « De loin, je vois l’amour, le bonheur », dit-elle. Dans sa préface, Julien Makaya Ndzoundou fait observer que l’attachement affectif, l’amitié, la fraternité et l’appel à la conscience citoyenne constituent la trame de ce délicieux recueil de poèmes, livré à la communauté littéraire par Claria Béadzambé. L'auteure invite abondamment dans les différentes pièces de ce spicilège à l’amour dans ses différentes facettes … L’amour du prochain, l’amour de la patrie, l’amour de Dieu... Le préfacier a écrit également que pour les peuples opprimés et paupérisés, Claria Béadzambé souffle le vent du courage, de la résilience et de la sublimation, face aux épreuves douloureuses : « Tu seras guéri demain/ Aujourd’hui dépourvu de biens. Tu seras riche et heureux demain/ Lève-toi et marche, enfant ! » (Lève-toi et marche). Lève-toi et libère-toi des chaînes de la servitude et de l’oppression. Ce cri fait écho à celui de Thomas Sankara dans son discours testamentaire, prononcé le 4 octobre 1984 à la tribune de l’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. » Sur le message à adresser aux victimes des explosions survenues le 4 mars 2012 au camp du régiment des blindés de Mpila, à Brazzaville, le préfacier dit qu’à ce sujet, l’auteure extériorise ses affects dans un poème requiem titré "4 mars 2012" : « Je te tiens pour criminel/Impitoyablement tu as tué/ Sadiquement tu as détruit/ Ta douce matinée était trompeuse ». L’usure du temps n’a pas encore eu raison des émotions fortes et des souffrances intenses causées par l’apocalypse de Mpila. Claria Béadzambé l’exprime dans ce recueil, au nom de toutes les victimes… Mettre en scène la réalité douloureuse par la plume, dans le but de la transfigurer, de l’extérioriser … Une forme de psychothérapie par l’écriture … la substitution des larmes par l’encre. Au-delà donc du lyrisme avec lequel l’auteure drague les mots pour lapider les maux, la poésie de Claria Béadzambé, dit le préfacier, est un appel au changement des mentalités, dans ce monde en dépravation. Ce monde balafré par le vice, transpercé par l’animosité, arrosé par le désamour, mutilé par la cupidité et fertilisé par la violence. Née à Brazzaville en 1992, Claria Béadzambé prépare actuellement un master II de droit public à l’Université Marien-Ngouabi à Brazzaville. « Marché de bonheur » est son premier ouvrage rendu public. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :1- L’auteure du recueil « Marchand de bonheur » / DR
2 - La couverture du recueil des poèmes / DR
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