Préliminaires de la CAN 2015 : devant les Diables rouges, les Braves Warriors n’ont pas fait le poids

Ils en ont marre du passé, en suivant les différentes phases finales des compétitions africaines à la télévision. C’est sur ces phrases que les coéquipiers de Delvin Ndinga et Prince Oniangué, les deux capitaines de l’équipe, se sont engagés dans le combat d’écrire une nouvelle page de l’histoire du football congolais. Les bases de leur engagement ont été posées par le score enregistré devant la Namibie. Car cela fait très longtemps que l’équipe congolaise n'a pas marqué autant de buts dans un match à domicile. Delvin Ndinga et Prince Oniangué ont réédité l’exploit de leurs aînés qui l’avaient emporté toujours au stade de Pointe-Noire en 1999, 3-0 devant cette même équipe avant d’assurer une qualification à la phase finale CAN 2000, la dernière participation du Congo. Le plus important a été fait. Le Congo valide son ticket de jouer le dernier tour avant l’intégration de la Poule A composée du Nigéria, de l’Afrique du Sud et du Soudan. Ce sera face au Rwanda, vainqueur de la Libye sur ce score identique. C’est un nouveau défi à relever pour les hommes du technicien français Claude Le Roy. Devant une équipe de Namibie assez technique, les Congolais avaient l’obligation de refaire d’abord le retard d’un but et de marquer celui de la qualification. L’équipe a balbutié au début de la rencontre avant de montrer son vrai visage en seconde partie.

La partie commençait avec autant d’inquiétudes pour les locaux, titillés par les visiteurs à trois reprises notamment aux 5^e, 18^e et 37^e minutes. Ils ont été sauvés par la bonne lecture du jeu de Chansel Massa qui, de mains fermes, repoussait les occasions de buts. Il fallait attendre la 43^e minute pour que les Diables rouges trouvent la famille. Et c’est Sylvère Gavoula qui a mis les Diables rouges sur le droit chemin. Sur un long ballon, l’attaquant de Patronage Sainte-Anne surgit entre le gardien et le défenseur en mal de communication pour faire la différence. Le retard était refait. Il fallait trouver d’autres formules pour se mettre à l’abri. La deuxième mi-temps était le moment choisi par Claude Le Roy pour lancer l'un de ses joueurs clés, Fabrice Nguessi Ondama, à la place de Christ Malonga.

Doré et Douniama ont fait exploser le stade en seconde période

L’équipe retrouvait la percussion et devenait bavarde devant les buts namibiens. Sur son premier ballon Ondama gagne un corner. Il trouve la tête de Doré Fodé pour le but du break. L’addition a encore été salée quand Ladislas Douniama a remplacé le premier buteur à la 62^e minute. À la conclusion d’un une-deux avec Fabrice Ondama, sa frappe en première intention a trompé la vigilance du gardien namibien d’une frappe limpide à la 66^e. La messe était dite pour les visiteurs : ils ont pu éviter le quatrième but grâce à la gentillesse de l’arbitre qui n’a pas voulu accorder un penalty à la 90^e minute alors qu’il avait une faute de main dans la surface sur la frappe d’Ondama. Notons que pour faire tomber la Namibie, Le Roy a utilisé six joueurs locaux. Cinq de l’AC Léopards et un de Patronage Sainte-Anne notamment Chansel Massa, Bissiki Magnokélé, Boris Moubhio, Césair Gandzé, Sagesse Babélé qui est rentré vers la fin du match, et Sylvère Gavoula (Patronage Sainte-Anne). Tous ont défendu leur rang avec les professionnels qui eux aussi, ont fait le boulot qu’on attendait d’eux. Sur le banc, il y en avait d’autres comme Junior Makiessé (AC Léopards) et Itoua Grace du FC Kondzo, Hardy Binguila des Diables noirs et Guelord Bhebey Ndey (Léopards), étant tous deux blessés. À noter aussi la bonne intégration de Baudry Marvin dans ce groupe au sein duquel règne désormais une belle ambiance entre les joueurs professionnels et les locaux. C’est ce qui a fait la force des Diables rouges ce 1^er juin. Et Claude Le Roy s’est dit très fier de travailler avec ce groupe, estimant qu’il a de l’avenir.

Réactions après le match

Claude Le Roy, l’entraîneur des Diables rouges : « Nous avons fait un super match dans la mentalité, dans le collectif et dans l’état d’esprit sur un terrain difficile qui ne permet pas de jouer un vrai football. Ce groupe est en train de se former. Je suis sûr qu’il a un bel avenir mais avant d’arriver au Maroc il faudra battre le Rwanda en match aller et retour et si on a le bonheur de se qualifier, il faudra sortir deux des trois candidats que sont le Soudan, l’Afrique du Sud et le Nigeria. Je pense qu'avec quatre matchs supplémentaires par rapport à eux, si on a la chance d’intégrer les poules, ce sera difficile de nous déloger des deux premières places. On sait que Kigali n’est jamais une terre facile à maîtriser mais nous allons penser à ce match au moment opportun. »

Delvin Ndinga, le capitaine des Diables rouges : « Nous avons fait ce qu’on attendait de nous après le match aller. Le but encaissé à la fin du match nous a poussés à plus d’engagement dès le coup d’envoi du match. Nous avons marqué trois buts, c’est la récompense. Dans l’obligation de faire le résultat, nous avons visé haut. C’est normal qu'il y ait eu des déchets techniques dès l’entame du match. »

Prince Oniangué, le milieu de terrain des Diables rouges : « Nous sortons de beaucoup d’années avec autant d’échecs. Aujourd’hui nous sommes en train d’essayer de rebâtir avec une fondation solide. Notre génération veut bâtir l’équipe sur l’état d’esprit, le courage, la vérité et l’unité. Nous avons mal débuté en Namibie mais la fin de l’histoire est mieux que son commencement. »