Premier festival Alphabet Africa : le Congo choisi comme pays piloteLundi 8 Septembre 2014 - 10:45 Ce festival a été lancé le 6 septembre à l’école de peinture de Poto-Poto de Brazzaville par l’association « Enfants du Congo- Enfants du monde » que président Jean-Paul Wabotaï et Isabel Colomer. Le but étant d’accompagner les efforts du gouvernement congolais qui a décrété les années 2013- 2014, années de l’éducation pour tous. Le festival Alphabet Africa a pour but de promouvoir la culture de l’apprentissage de l’alphabet à travers les jeux. Une culture que son promoteur souhaite voir s’ancrer dans les mœurs des Congolais. Jean-Paul Wabotaï a salué l'initiative du chef de l’État congolais pour avoir décrété les années 2013- 2014, années de l’éducation pour tous. « ...nous allons porter très haut le Congo Brazzaville comme pays pilote de la culture dans l’alphabet Africa. Je suis très fier, très touché de vous voir ici, apparemment, parce que je sais que dans cinquante ans c’est vous qui serez devant pour partager cela avec d’autres enfants pour faire vivre cette culture pour toute la vie. » En effet, la culture de l’alphabet Africa, c’est aussi la réappropriation des mots en lingala, a-t-il expliqué. Chaque année en France, les linguistes prennent des mots de la rue pour les mettre dans le dictionnaire. C’est ce à quoi les Congolais en particulier et les Africains en général, devraient faire. Car, comme l'a reconnu Jean-paul Wabotaï : « Nous sommes ici pour apporter cette vision à nos enfants pour que demain nos langues puissent emprunter le chemin que nos frères français et américains ont pris. Il nous revient donc d’emprunter les mots pour enrichir nos dictionnaires. » D’ailleurs, l’Unesco le garant de la culture appelle les Africains à s’approprier leurs langues et à les redonner à leurs enfants pour qu’ils puissent les enrichir. Autre invite faite aux Congolais, celle de s’approprier des mots des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) afin de les intégrer dans les futurs dictionnaires. Car les NTIC prennent une place importante et à ce titre d’illustration, le peuple catalan qui parle espagnol, parle en même temps les langues locales. « Nous avons un devoir, celui de mettre sous la lumière cette notion de la réappropriation des mots en lingala ou inventer des nouveaux mots qui viendront enrichir notre culture. Les français ont pris des mots dans plusieurs langues pour enrichir la langue française ; nous sommes appelés à faire la même chose. C’est pourquoi nous sommes ici. » Des jeux au centre du festival Au Congo, il y avait des chansons pour apprendre la géographie, l'histoire. Mais aujourd’hui, les Congolais ont perdu cette culture. C’est pourquoi le projet de Jean-Paul Wabotaï vise à faire revivre cette culture qui est en voie de disparition par la marelle qu’il a inventé avec les 26 lettres. Certes, la marelle existe déjà mais avec les chiffres ; celle qu’il a inventé permet non seulement aux enfants, aux grandes personnes qui n’ont pas eu la chance de fréquenter, de développer leurs approches scientifiques, leur vocabulaire en français, mais aussi d’ancrer la culture de base de l’apprentissage de l’alphabet. L’expérience faite par les enfants de la Maison de l’éducation pour tous, dirigés par Jaebets Bakala, a montré bien la pertinence de ce jeu. Le django qui est un exercice très ludique se pratique dans les deux Congos. Il permet à l’enfant de développer son reflexe et de se concentrer surtout dans les disciplines scientifiques. En effet, l’enfant qui joue au django en récitant A comme alphabet, fait en même temps deux choses à la fois. Il y a la diction, le rythme et l’apprentissage de l’alphabet aussi. Ce qui n’est pas le cas pour des grandes dames qui le pratiquent en chantant des chants non catholiques. C’est pourquoi, ce jeu a été associé à la marelle pour leur permettre de réciter l’alphabet en jouant. Même chose pour le jonglage du ballon. En provenance de la région parisienne en France, Marc Virou, présent à la cérémonie a apprécié le dynamisme de l’association et la profondeur de ce qui a été dit, notamment sur l’enrichissement des langues du Congo. Il a reconnu aussi que le français a été confronté aux termes techniques. D’où le recours à l’emprunt des mots grecs et latins pour les termes scientifiques et médicaux.
Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Jean Paul Wabotaï et Isabel Colomer
Photo 2 : Les enfants en plein jeu de django
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