Présidentielle 2016 : difficile consensus autour d'un candidat unique de l’opposition

Samedi 21 Février 2015 - 15:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Des voix s’élèvent déjà pour réclamer la tenue des primaires en interne pour dégager, à défaut d’un consensus, le candidat qui représentera l’opposition entière à la course pour la magistrature suprême dans la perspective d’un tour unique.  

Au fur et à mesure que s’égrène le temps et que se rapprochent les échéances électorales, les plates-formes et regroupements politiques perçoivent l’intérêt de s’organiser maintenant plutôt que d’attendre la dernière heure. 2016, dirait-on, c’est déjà demain. Pendant qu’au sein de la majorité, l’heure est aux tractations pour concevoir la meilleure stratégie possible visant à conserver le pouvoir; l’opposition, quant à elle, paraît ne pas avoir une ligne directrice par rapport à ce qu’elle doit faire. Au moment où le parti phare de la majorité présidentielle, le PPRD, annonce la tenue imminente d’un congrès pour discuter de l’après 2016 avec, en toile de fond, la problématique du dauphin à désigner dans une perspective de la non-représentation de Joseph Kabila, l’opposition continue d’évoluer en ordre dispersé.

Il a fallu qu’une invitation de l’administration Obama tombe dans l’escarcelle de ce regroupement politique pour que ses membres découvrent l’intérêt qu’ils ont de communier dans une synergie de combat pour l’alternance. À Washington où sont attendus cette semaine quelques têtes de l’opposition, il sera entre autres question de discuter sur la meilleure approche susceptible de garantir les chances d’un succès électoral à la présidentielle de 2016. D’après quelques indiscrétions recueillies dans les milieux intéressés, il appert que la sempiternelle formule d’un candidat unique censé fédérer toutes les forces de l’opposition sera à nouveau remise sur le tapis.

Le revers de 2011 n’étant pas encore digéré par l’opposition congolaise aujourd’hui encore écartelée entre intérêts divergents, chacun jouant sa partition, il est un fait que le déplacement des États-Unis d’Amérique est à capitaliser. Il s’avère que dans les faits, les choses ne seront pas aussi aisées lorsqu’on considère les ambitions qui se dessinent. Des virtuels candidats présidents de la République se comptent déjà par dizaine dans cette plate-forme quand bien même plusieurs ne répondent pas au profil. Dans cette opposition où se fourvoient les téméraires connus pour leur constance et les opportunistes de la dernière heure, sans oublier la kyrielle des profiteurs bouffant à tous les râteliers, difficile d’identifier ceux qui luttent légitimement pour un idéal, celui du bien-être des Congolais. Comment dès lors concilier les vues dans ce regroupement politique en manque de leadership et où les tendances qui se démarquent en termes de popularité  (cas de l’UDPS et de l’UNC) peinent à fédérer leurs forces ! L’Union sacrée réussie lors des tristes évènements du 19, 20 et 21 janvier n’aura été bâtie que sur du sable mouvant. Une réalité qui tend à être mise à nu à la faveur de la controverse que suscite le débat sur le choix du candidat unique de l’opposition pour la présidentielle de 2016.

C’est ainsi que des voix s’élèvent pour réclamer la tenue des primaires en interne pour dégager, à défaut d’un consensus, le candidat qui représentera l’opposition entière à la présidentielle de 2016, d’autant plus qu’il n’y aura qu’un seul tour pour cette course à la magistrature suprême. Plus que jamais, l’opposition congolaise a une chance inouïe de matérialiser son rêve de l’alternance. Tout dépendra de la stratégie électorale qu’elle mettra sur pied pour mieux canaliser ses voix sur fond d’un discours à même de redonner du baume au cœur des Congolais par rapport à leur avenir.    

Alain Diasso