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Prions le ciel !

Samedi 4 Mai 2024 - 19:15

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Oui, prions le ciel pour que le conflit larvé qui oppose depuis plus de trente ans la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ne dégénère pas dans une guerre ouverte dont le pire sortirait à coup sûr. Evoqué vendredi de façon très directe par le président Félix Tshisekedi dans les colonnes du quotidien français Le Figaro paru à Paris, ce danger s’impose désormais comme l’un des plus graves que court actuellement cette partie du monde.

En témoigne la réponse sans ambiguïté apportée par le chef d’Etat à la question très précise que lui posait le journaliste Yves Thréard sur la possibilité d’une telle guerre : « Bien sûr qu’une guerre  est possible, je ne vous le cache pas. Mais je veux reculer cette échéance le plus loin possible car je préfère mettre toute notre énergie et nos richesses au profit du développement des 145 territoires de la RDC plutôt que dans l’effort militaire ».

Ayant évoqué dans nos propres colonnes à plusieurs reprises ces derniers mois le danger extrême que porte en elle la crise générée par l’exploitation anarchique des vastes ressources minérales de l’immense zone géographique du Bassin du Congo, nous sommes bien placés pour dire ou plutôt écrire  une fois de plus que si un tel conflit venait à dégénérer en une guerre ouverte entre la RDC et les pays qui l’entourent, le  Rwanda tout particulièrement,  les dégâts humains qu’il provoquerait seraient à coup sûr les plus graves, les plus lourds de l’Histoire moderne. Ce dont témoignent déjà les dix millions de morts que dénoncent depuis des années sans être écoutés les observateurs de la scène africaine et qui dépassent en réalité de très loin le terrible génocide subi par le Rwanda en 1994.

Les mois à venir diront si l’alerte que vient de lancer avec force à Paris Félix Tshisekedi a été entendue et prise en compte par ceux auxquels elle s’adressait, mais force est de reconnaître qu’elle l’a été de façon telle que la communauté mondiale dans son ensemble ne peut feindre de ne pas l’avoir entendue. Ce qui signifie qu’une page vient d’être tournée en réalité dans le terrible drame qui frappe depuis trois décennies cette partie du monde et que les « Grands » feignaient d’ignorer pour des raisons diverses dont ils devront tôt ou tard être tenus de se justifier.

Prions donc le ciel pour que le propos tenu vendredi par le président de la RDC soit non seulement écouté mais aussi et surtout pris en compte par tous ceux et toutes celles à qui il s’adressait. Et tirons-en la conclusion que la presse a plus que jamais un rôle essentiel à jouer dans la restauration et le maintien de la paix là où celle-ci est menacée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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