Processus électoral : Tony Bolamba met à nu les incohérences de l’oppositionLundi 21 Juillet 2014 - 18:15 Le président du Moco croit à son potentiel et est convaincu que si les élections sont réellement crédibles et transparentes, il aura gain de cause. En séjour à Kinshasa, le leader du Mouvement pour le Congo (Moco) est de nouveau monté au créneau pour livrer ses réflexions en rapport avec les enjeux majeurs de la vie politique nationale. Se livrant aux Dépêches de Brazzaville, Tony Bolamba est resté constant dans son discours surtout vis-à-vis d’une opposition politique qui, chaque jour, se disqualifie davantage auprès d’une opinion publique de plus en plus critique. La dernière bévue de cette opposition aux abois, c’est sa pétition adressée à Barak Obama, aux membres du Conseil de sécurité et à son secrétaire général visant à solliciter des mesures d’isolement à l’encontre de Joseph Kabila et sa mise en accusation devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité. Tony Bolamba reste très dubitatif vis-à-vis de cette démarche initiée par l’UNC, l’UDPS, l’Ecidé et d’autres partis politiques alliés auprès de la CPI en raison du caractère très controversé de cette juridiction internationale. Une Cour qui ne lui inspire pas confiance et pour laquelle il ne cesse de plaider en faveur de sa suppression pure et simple. « Nous, Congolais, nous sommes déjà victimes de cette Cour », fait-il remarquer faisant allusion à l’arrestation, dans des conditions plus ou moins arbitraires, de Jean Pierre Bemba par les autorités belges jusqu’à son transfert à la CPI. « Si vous regardez bien, à la CPI il n’y a que des prisonniers africains et d‘Europe de l’Est », note-t-il. Il regrette que certains opposants à Joseph Kabila puissent se comporter comme des activistes et qu’à chaque fois qu’il y a un problème juridique pouvant être réglé en interne, ils recourent à la CPI. Poussant la réflexion plus loin, Tony Bolamba fait observer que la CPI n’arrête pas seulement que les auteurs, mais aussi les coauteurs. « Si les crimes dont ils portent plainte contre le chef de l’État s’avèrent vrais devant la Cour, les coauteurs seront aussi arrêtés », dit-il. Dans le cas d’espèce, les anciens lieutenants de Joseph Kabila ayant basculé dans l’opposition se verront ainsi rattrapés par l’histoire, à leur corps défendant. Une pure distraction Scrutant le passé, Tony Bolamba exhume un fait historique, en l’occurrence, la pendaison de Kimba, Anani et autres sur le site qui abrite aujourd’hui le stade des Martyrs. Ceux qui avaient cautionné cette barbarie devront, par devoir de mémoire, rendre compte pour le besoin de l’histoire et des générations à venir. Le ministre de la Justice de l’époque, a-t-il fait savoir, devra s’expliquer pour que la conscience historique soit restaurée. « Je sollicite la révision de cette condamnation comme on a fait avec le procès Kimbangu. Il sera question, soit de réhabiliter les victimes, soit de confirmer leur condamnation et, dans cette hypothèse, l’État congolais sera contraint d’indemniser les familles des disparus », a indiqué Tony Bolamba qui enfonce le clou en ces termes : « Je suis pour la justice, pour une vraie justice ». Concernant la plainte de l’opposition contre l’abbé Apollinaire Malu Malu qu’elle voudrait voir rendre le tablier, Tony Bolamba note que les membres de cette famille politique siègent au sein de l’institution électorale. « Qu’ils retirent d’abord leurs délégués avant de porter plainte. On ne peut pas porter plainte et continuer à garder ses représentants à la Céni », a-t-il déclaré. Tout, a-t-il ajouté, se passe comme si les opposants frondeurs portaient plainte contre eux-mêmes puisqu’ils continuent de siéger à la Céni. C’est un non-sens, conclut-il. Commentant les dernières frictions au sein de l’opposition républicaine sur fond du reniement manifesté contre Léon Kengo wa Dondo, Tony Bolamba trouve en ces retournements une distraction tendant à détourner l’opinion des vrais enjeux. « Nous et nos amis du Moco, nous sommes plutôt focalisés sur les préparatifs des élections », dit-il. Cette fois-ci, le Moco ne veut pas rater le coach comme en 2006 et en 2011. L’association met toutes les chances de son côté et sera présente à tous les niveaux des scrutins. Les motivations sont légitimes : « La situation du pays est très grave. La population vit dans le dénouement le plus total. Il faudrait que nous ayons un pouvoir solide renforcé par les textes, par les hommes nouveaux qui peuvent apporter un nouveau souffle pour le bien de la population. Nous estimons que nous faisons partie de ces hommes », explique ce leader associatif. Confirmer l’actuel exécutif Tony Bolamba croit à son potentiel. Il sait que si les élections sont réellement crédibles et transparentes, il aura gain de cause. Il sait qu’il a un électorat certain et que la population l’écoute de plus en plus. Justifiant le report de la sortie officielle que devrait effectuer le Moco à fin juin, il a évoqué les contraintes du calendrier au moment où des agendas, à l’échelle universelle, s’enchevêtrent avec notamment le sommet USA-Afrique au mois d’août. Il promet qu’à la rentrée, au mois de septembre, tous les responsables du Moco pourront se retrouver à Kinshasa et que cette manifestation pourra enfin se tenir. Sur le gouvernement de cohésion nationale, Tony Bolamba ne va pas par le dos de la cuillère et propose, à défaut de tenir cet engagement, de confirmer l’actuel exécutif qui a déjà présenté son plan d’action devant les deux chambres du Parlement, question de gagner du temps. « On ne peut pas continuer à vivre indéfiniment dans le provisoire et dans l’informel dans ce pays », a-t-il ajouté. Plaçant un mot sur le projet de construction des parcs agroindustriels sur toute l’étendue du pays, le président du Moco apprécie cette projection tout en émettant ses vœux de pleine réussite. « Si le projet tient la route, ce n’est pas impossible que nous puissions atteindre les objectifs fixés. Mais attendons voir comment tout cela va évoluer », a-t-il conclu. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Tony Bolamba |