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À propos de la réouverture des canaux et rivières

Samedi 18 Novembre 2023 - 17:56

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L’un des fléaux qui affectent le Bassin de la Cuvette congolaise et toute la façade Est de notre pays à partir de l’Alima est l’encombrement des canaux et rivières. La conséquence majeure de ce phénomène est à la base des difficultés environnementales, de communication et des différentes endémies.

Les grands problèmes qui en découlent sont l’obstruction des voies de communication ; les effets croissants des inondations ; la multiplication des gîtes à moustiques et l’essor du paludisme ; la recrudescence de la maladie du someil et la pauperisation de la population.

Tout gamins, nous voyions les grosses barges de la CFHBC remonter la Ndeko pour aller charger les huiles et les palmistes à Bokouélé ! Ces immenses embarcations qu’aujourd’hui on appelerait Baleinières allaient et venaient, sans moteur, mues avec de longues perches.

Aujourd’hui, même si on le voulait, la voie ne peut plus recevoir ce genre d’embarcation. Le commerce qui se faisait est mort.

Quand on observe attentivement le relief, il est possible de nos jours de passer de la Likouala-Mossaka à la Sangha, de la Sangha à la Likouala aux herbes, et de cette dernière au fleuve Congo. Il existe effectivement une multitude de canaux transversaux qui relient les rocades que constituent les seuls axes navigables actuels. En fin de compte, il était possible de partir de l’Alima, et à travers ces rocades et les transversales, de rejoindre Impfondo, sans emprunter le fleuve Congo et l’Oubangui.

Le bassin de la Libenga est l’autre maillon des difficultés de navigation. Si dans les années reculées, on ne connaissait pas dans la Cuvette congolaise trop de paludisme, de nos jours, l’anophèle a envahi cette zone et les cas de malaria n’ont plus de secteur de prédilection. Il y en a partout, surtout au moment des crues. Depuis que les voies de communication se sont bouchées, la trypanosomiase est repartie de plus belle. Et par voie de conséquence, la population perd sa capacité de travail et s’appauvrit d’année en année.

Quelles solutions, entre autres, s’imposent face à cette situation ?

Elles sont de deux ou trois ordres. Les premières actions doivent viser à draguer des cours d’eau et remblayer les berges basses des rivières. Les secondes, à désengorger le lit des rivières pour permettre l’écoulement libre des eaux. Les unes et les autres entrent dans ce qu’on peut appeler l’aménagement du territoire.

Pour les cours d’eau étroits où la navigation n’est permise qu’en pirogue motorisée ou pas, éventuellement avec l’aide des tronçonneuses, ce travail peut être aussi fait à la main en mobilisant la population moyennant ce qu’on peut appeler cantonnage des rivières.

Que d’avantages on peut tirer de la résolution de ces problèmes ! Que de départements gouvernementaux pourraient s’intéresser à y concourir ! Aménagement du territoire; Urbanisme, Construction et habitat; Transport; Environnement; Administration du territoire; Santé publique et population, tous sont d’un intéressement pertinent.

 

 

Emile Aurélien Bongouandé

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Édition Quotidienne (DB)

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