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Quel sort pour le secteur du transport terrestre dans la ZlécafVendredi 14 Juin 2024 - 11:13 La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlécaf) est en marche, il y a un peu plus de trois ans, et le transport constitue l’un des cinq secteurs de services prioritaires. Son impact sur les activités économiques et sociales des pays de l’Afrique centrale est ainsi attendu. Beaucoup de prévisions sont éloquentes, car selon des études récentes de la CEA, la Zlécaf devrait doubler le fret routier, qui passera de 201 à 403 millions de tonnes, faisant donc progresser de près de 50% le commerce intra-africain des services de transport qui pourront augmenter de près de 40%. Les perspectives stipulent que 25 % des gains commerciaux intra-africains seront exclusivement réservés aux transports. Des chiffres qui donnent envie de se lancer dans ce secteur. Malgré ces projections, la Zlécaf jouit encore d’une faible notoriété auprès des jeunes entrepreneurs des petites et moyennes entreprises qui doivent s’en approprier dans le choix des activités futures. Pour les pessimistes, les craintes se justifient par le fait que la Zlécaf s’appuie sur les acquis des CER qui ne présentent pas de niveau satisfaisant de croissance économique pour le développement de l’Afrique. Certains pays de l’Afrique centrale, le cas du Congo, ont opté pour l’ouverture des frontières en 2030 alors que la Zlécaf nécessite 1 844 000 camions pour les marchandises en vrac et 248 000 camions pour les marchandises en conteneurs d’ici à 2030. Même si ces pays parvenaient à lever les verrous, le manque d'investissement dans les infrastructures et la logistique qui faciliteront l'accès au marché constitue en soi des obstacles à surmonter. En effet, depuis le lancement de la Zlécaf, des progrès significatifs sont à noter dans le transit transfrontalier de l’Afrique centrale émanant des projets de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale. En témoignent les corridors Brazzaville-Yaoundé sur la route Ketta-djoum, Brazzaville-Libreville et Brazzaville-Bangui en attente d’exécution. Cependant, un constat se révèle sur les tracasseries aux frontières qui freinent les échanges et augmentent les retards de livraison des marchandises aux points d’entrée, notamment au niveau des ports. Des écueils qui conduisent la vision de l’Union africaine : « Afrique intégrée, prospère et pacifique », dans le cadre des projets de création du réseau intégré de train à grande vitesse, ou du marché unique du transport aérien en Afrique. La mise en œuvre de la Zlécaf en tant que projet phare de cette vision permet de tirer pleinement des routes qui occuperont une grande partie du fret en Afrique si les défis infrastructurels et logistiques sont relevés. Ainsi, il est encourageant de constater que les facilitations sont en cours grâce au protocole sur le commerce de marchandises et de services qui prévoit la coopération douanière à travers l’harmonisation des textes, les facilités de transit et de circulation. C’est autant dire que les entités gouvernementales doivent innover pour faciliter les exportations et importations au sein de ladite zone dont le succès dépend en grande partie du désenclavement, de la paix, de la sécurité et de l’efficacité des structures chargées de sa mise en œuvre. Dans l’urgence, trois ans après le lancement de la Zlécaf, les Etats et différentes entités devraient ainsi profiter de la marge considérable donnée en activant l’ouverture des frontières en 2030 pour mettre en œuvre des réformes structurelles, d’autant plus que l’effectivité complète de la zone est prévue avant 2053. Il est donc nécessaire de s’attaquer aux problèmes qui entravent depuis longtemps la facilitation du commerce inscrite dans le protocole du commerce. Par Michesie Kibongui Adzeu, analyste et magistrate Légendes et crédits photo :Michesie Kibongui Adzeu Edition:Édition du Samedi (SA) Notification:Non |