Égypte : Emmanuel Macron au Caire

Peu après son atterrissage, Emmanuel Macron a eu droit à une visite privée du Grand Musée égyptien, qui sera officiellement inauguré le 3 juillet. Le 7 avril, les deux présidents se sont entretenus sur la situation au Proche-Orient. Le président français a rejeté tout "déplacement " des Gazaouis et tout rôle futur du Hamas. Il s'est dit opposé "fermement aux déplacements de  la population" face aux ambitions de DonaldTrump, donnant des gages aux États-Unis en rejetant tout rôle futur du Hamas dans le territoire palestinien, apportant ainsi son soutien au plan arabe pour la petite enclave palestinienne. "L'Égypte et la France partagent une convergence de vues", a-t-il dit."Nous condamnons la reprise des frappes israéliennes à Gaza " depuis le 18 mars après deux mois de trêve, a-t-il ajouté, évoquant un "recul dramatique" de la situation.

Tour à tour, les deux dirigeants ont appelé à un "retour immédiat au cessez-le-feu" et à une reprise de l'aide humanitaire pour les 2,4 millions de Gazaouis, dont la quasi-totalité a été déplacée au moins une fois par les combats dans le territoire assiégé. Emmanuel Macron a "salué les efforts inlassables déployés par l'Égypte" en tant que comédiateur pour la trêve et la libération des otages encore retenus par le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël. Puis, Emmanuel Macron et Abdel Fattah al-Sissi  ont rejoint le roi Abdallah II de Jordanie pour un sommet trilatéral consacré à la situation à Gaza. Une manière, pour la diplomatie française, d’afficher sa solidarité avec les pays voisins de la bande de Gaza ébranlés par le projet du président américain. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, partisan de ce plan, a été ce 7 avril à la Maison Blanche.

Début février, le président américain, a évoqué une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». "Nous nous opposons fermement aux déplacements de la population et à toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie", occupée par Israël depuis 1967, a rappelé Emmanuel Macron. Précisant qu’ " il s'agirait d'une violation du droit international, d'une menace grave pour la sécurité de toute la région, y compris celle d'Israël ", exprimant le soutien de la France au plan arabe, qualifié de "voie réaliste à la reconstruction de Gaza", conçu comme une réponse au plan Donald Trump. Cette initiative, préparée par l'Égypte, prévoit de ne pas déplacer les Gazaouis. Ce 8 avril, le chef d’Etat français se rendra dans le port égyptien d'El-Arish, à 50 kilomètres à l'Ouest de la bande de Gaza, où il rencontrera des travailleurs humanitaires pour discuter des efforts d'assistance dans la région.