Protection des Congolais à l’étranger : l’Asadho écrit au chef de l’ÉtatJeudi 23 Avril 2015 - 16:30 L'ONG exhorte à des actions du gouvernement pour protéger les droits de ces citoyens de la RDC qui ont choisi d’habiter hors du territoire national. Dans cette correspondance adressée le 22 avril au président Joseph Kabila, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) a dit avoir enregistré plusieurs fois des plaintes venant de la part des Congolais expulsés arbitrairement de l’espace européen et sans respect de la dignité humaine, des procédures et de leurs droits fondamentaux sans que les autorités de la RDC interviennent pour leur protection ou exigent la réciprocité au près des États concernés. « Plus grave encore, l’Asadho est encore, une fois de plus, choquée par l’indifférence observée par les institutions étatiques devant le spectacle de trois Congolais de la RDC brulés vifs en République Sud-Africaine la semaine dernière », a regretté cette ONG. Relevant la gravité des faits, l’Asadho sollicite, en ce qui concerne les Congolais qui sont en Afrique du Sud, que le gouvernement prenne des mesures pour rapatrier qui ne veulent plus rester dans ce pays. Alors qu’il devra également assister les familles des personnes qui ont été tuées et celles dont les biens ont été pillés ou détruits à saisir la justice sud-africaine afin d’obtenir des réparations Pour les Congolais qui ont été expulsés de la République du Congo, l’Asadho a exhorté le gouvernement de rendre compte des travaux déjà fait par la commission mixte qui a été mise en place à cet effet et de prendre des mesures pour que les femmes qui ont été violées, les personnes dont les droits fondamentaux ont été violés et celles dont les biens ont été détruits ou pillés obtiennent des réparations par la voie diplomatique ou par la justice. L'Asadho a également plaidé pour des Congolais qui sont sur l’avenue Kambambare afin qu’ils soient aidés à se loger dans les conditions humaines. Alors que pour les Congolais expulsés régulièrement de l’Angola, cette organisation a souhaité que des protestations soient adressées au gouvernement de ce pays pour que les atteintes portées aux droits fondamentaux des Congolais qui sont expulsées de l’Angola cessent immédiatement. « C’est en prenant ces actions, sous votre impulsion, que le gouvernement prouvera que c’est un gouvernement qui n’a pas seulement des droits mais aussi des obligations vis-à-vis de ses citoyens », a écrit l’Asadho. Une réaction au constat fait sur le terrain Ces recommandations se sont, en effet, fondées sur des préoccupations de l'ONG au sujet de la protection des Congolais vivant à l’étranger. L'association a notamment cité les dispositions de l’article 50 alinéa 1er de la Constitution qui dit : « l’État protège les droits et les intérêts légitimes des Congolais qui se trouvent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays », ainsi que l’article 69 de la même Constitution qui dispose que « le président de la République est le chef de l’État. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux ». « Fort de ces prérogatives reconnues aux citoyens congolais et celles vous reconnues par la Constitution relativement à la protection des droits de Congolais résidant à l’étranger, l’Asadho exprime sa vive préoccupation face à l’indifférence et à la passivité apparentes des institutions étatiques devant les multiples et régulières atteintes aux droits fondamentaux des Congolais vivant à l’étranger, en violation des traités et accords internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par les différents Etats d’accueil », a souligné l'ONG. L’Asadho a, par ailleurs, rappelé que l’année dernière, à partir du 15 mai, plusieurs citoyens congolais de la RDC installés en République du Congo furent violement expulsés par vague, du territoire de cet État vers la RDC dans des conditions infrahumaines et, en violations des dispositions de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et de Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques et des droits économiques sociaux et culturels. « Des cas de viol des femmes et des jeunes filles, de torture, des traitements inhumains et dégradants, des assassinats, d’extorsion des biens, des enlèvements suivis des arrestations et détentions illégales, etc. furent signalés mêmes à l’égard des personnes en séjour régulier dans ce pays », a noté cette ONG. À en croire l'ONG, un peu plus d’une année avant et à plusieurs reprises, ce même genre des traitements, d’atteintes aux droits fondamentaux et à la dignité humaine furent publiquement pratiqués avec violence sur les citoyens congolais de la RDC par les services de sécurité angolais sans que les autorités de la RDC ne réagissent ouvertement. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo: Le président de l'Asadho, Jean-Claude Katende/Photo Adiac |