Recettes extérieures : Kinshasa fait pression sur ses partenaires

Jeudi 15 Janvier 2015 - 12:35

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À la fin de décembre 2014, le taux de décaissement était à son niveau le plus bas : 13%. Pour 2015, cette part devrait dépasser légèrement les 20% du budget général. 

Lors de l’examen du projet de loi financière 2015 au Parlement, le faible taux de décaissement des recettes extérieures de l’exercice passé a constitué un des indicateurs essentiels pour juger de la crédibilité des chiffres avancés dans le futur budget. Le gouvernement a décidé ainsi de passer à la vitesse supérieure en invitant les partenaires au développement de la RDC à concrétiser leurs engagements au budget 2015. En effet, le ministre du Budget, Michel Bongongo, a profité d’une audience accordée à l’ambassadeur du Royaume de Belgique, Michel Lastschenko, pour appeler au décaissement des appuis aux projets repris dans le budget en vigueur depuis sa promulgation par le président de la République, Joseph Kabila.    

Cette situation arrive au moment où la RDC ne ménage aucun effort pour créer les conditions de transparence du suivi et de la gestion des recettes extérieures. Avec la PGAI placée sous la tutelle du ministère du Plan, le gouvernement a créé un cadre fédérateur pour une meilleure programmation de l'aide internationale. Autre innovation intervenue cette fois dans le budget 2015, le gouvernement a listé tous les projets financés sur ressources extérieures en prenant en compte l'argent réellement disponible. Il s’agit de toutes les recettes extérieures qui financent effectivement des projets en cours d’exécution ou en phase de démarrage. Pour cette année, une grande partie de l’aide internationale sera affectée dans les projets visant le processus électoral et les infrastructures. Cette aide en faveur de ces deux projets devra représenter quasiment le cinquième du financement extérieur attendu en 2015. 

Entre-temps les efforts se poursuivent également dans le sens de la consolidation de la transparence dans la gestion des différents appuis octroyés à la RDC. Au cours des discussions avec Michel Lostshenko, ambassadeur du Royaume de Belgique, il a été question d’obtenir les garanties nécessaires sur l’assistance technique de son pays dans l’informatisation de la paie au niveau du ministère du Budget. Bien entendu, il a été question également de passer en revue le budget 2015 : les rubriques, les priorités et les contraintes. Autre aide attendue, celle de la Grande-Bretagne qui a réaffirmé sa détermination à apporter à la RDC une assistance technique visant à améliorer les capacités du gouvernement. Toutefois, il ne s’agit pas d’une aide budgétaire. Mais entre les deux pays, il existe malgré tout un partenariat dans le cadre du projet de coordination. Enfin, les bailleurs de fonds dans leur ensemble restent d’avis que le budget des investissements sociaux et infrastructures actuellement en baisse ne puissent pas dépendre totalement ou majoritairement de l’aide internationale.  

 

Laurent Essolomwa