Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
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- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1996 (39) suite du précédent numéroJeudi 6 Octobre 2016 - 15:07 En 1996, tous les acteurs fourbissent leurs armes en vue de la confrontation électorale de 1997. Les hommes politiques investissent les médias. Le Congo ressemble à une cocotte-minute, prête à exploser. Le malaise est partout. Pendant ce temps, les sinistrés des événements de 93-94 attendent toujours la reconstruction de leurs maisons. Le gouvernement, conduit par le Premier ministre Jacques Joachim Yhomby, prend la décision d’instituer un impôt de solidarité nationale en faveur des sinistrés. Cet impôt représente 1% du salaire indiciaire chez les fonctionnaires. Sous l’égide de l’OUA, Organisation de l’unité africaine et du gouvernement congolais, le Festival panafricain de musique est prévu, du 9 au 15 août 1996, à Brazzaville sur le thème « La musique africaine au service de la paix et du développement ». Près de 2000 participants d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique sont attendus dans la capitale congolaise à cette occasion. C’est le 24 mai 1961 que le président Fulbert Youlou pose la première pierre des travaux de construction du barrage de Sounda. Sans doute, à cause de sa chute, ces travaux sont-ils suspendus. Trente cinq ans après, le président Pascal Lissouba relance la construction du barrage de Sounda. Sounda est un village situé à environ 175 kilomètres de Pointe-Noire. Il est limité au nord par Banda, au sud par Hinda, à l’ouest par Madingo-Kayes et à l’est par Mvouti. Il s’étend, à cette époque, sur une superficie de 3100 km2 et compte 7713 habitants. L’économie a, dans ce pays, du mal à éclipser totalement la politique. C’est ainsi que quelques mois après cet intermède économique, la politique reprend son cours tumultueux. Mme Angèle Bandou annonce le 13 juillet sa candidature à l’élection présidentielle de juillet 1997. Présidente du Parti africain des pauvres, elle était la seule femme candidate à l’élection présidentielle de 1992. Elle avait recueilli 0,12% des voix. Claudine Munari de son côté, est la première congolaise nommée maire. Elle est à la tête de la commune de moyen exercice de Mouyondzi, dans la région (département) de la Bouenza. Pour mettre un terme à la querelle entre le ministre de la Culture et le commissaire général du Fespam, Charles Tchicou. Ce dernier est congédié. Martin Mberi prend les commandes du comité d’organisation. Cette sanction fait mauvais genre, à quelques jours du début de l’événement qui se tient, malgré ce couac, aux dates prévues. Comme il fallait s’y attendre, le succès n’est pas au rendez-vous de cette première édition bricolée du Fespam. Un mauvais signal. Un vice récurrent, comme on le verra par la suite. Pendant ce temps le monde politique continue son effervescence. Naissance officielle du Rdr (Rassemblement pour la démocratie et la République) du général Raymond Damase Ngollo. Au cours de la même période, David Charles Ganao remplace Yhomby Opango, en qualité de Premier ministre. Son gouvernement compte trois ministres d’Etat : Martin Mberi, Philippe Bikinkita et Victor Tamba-Tamba. Extra Musica obtient le prix révélation de l’Afrique à la 3ème édition de Ngwomo Africa ». L’initiateur du trophée Laudert Londala, dit Laudert Production, est décédé courant 1996. Comme lui, Amelia Nénette, épouse Tati Loutard est partie pour un voyage sans retour. Né à Pointe-Noire le 24 juin 1944, Amelia Nénette est une ancienne élève de l’Ecole Notre-Dame, du Lycée Victor Augagneur et pensionnaire du couvent Javouhey. Enseignante, après ses études en 1965, elle embrasse par la suite la politique. Figure emblématique de l’Urfc, elle y a occupé plusieurs fonctions. Amelia Nénette est aussi une femme de lettres. Elle a publié chez Présence Africaine, en 1980, un recueil de poèmes intitulé « Fleurs de vie ». Elle est décédée le 10 septembre à Pointe-Noire où elle a été inhumée. Quelques temps après, le Docteur Ossebi Ndouniam, décédé en France est, quant à lui, enterré, le 8 octobre 1996, à Ossio, dans le district de Gamboma dans la région des Plateaux. Décès à Brazzaville, le 14 novembre 1996, de Pandi Saturnin « Ben », percussionniste des Bantous de la capitale. Il est né en 1933 à Pointe-Noire. Mécanicien de profession, il débute aux côtés de Diaboua Lièvre dans le groupe folklorique Kongo dia Ntotila, avant de rejoindre, le Negro Jazz et d’autres orchestres de Léopoldville. Pandi est l’un des cofondateurs des Bantous de la capitale, avec Edo Ganga, Kouka Célestin, Delalune Loubelo, Jean Serge Essous, Dignos et Dicky. Le Congo se détache de cette ambiance lugubre dans la foulée d’une sortie médiatique de Denis Sassou N'Guesso, en séjour en France. Dans une interview accordée au magazine « Le Nouvel Afrique-Asie », n°87 de décembre 1996, il dit non à « la démocratie de l’intimidation », expression utilisée, quelques semaines avant, par le président Pascal Lissouba dans le magazine Jeune Afrique. « Pas de démocratie sans la force et la sécurité », disait-il à cette occasion. La réplique de Denis Sassou N'Guesso déclenche une hystérie collective. Le microcosme politique, en particulier, s’excite. Ainsi va la vie au Congo.
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