Rémy Ayayos Ikounga : « Nous disputons la Ligue des champions avec les mêmes ambitions qu'hier, c'est-à-dire la gagner »

Les Dépêches de Brazzaville : Avec quelles ambitions l’AC Léopards  ouvre-t-il  sa saison africaine de  la Ligue des champions ?

Rémy Ayayos Ikounga : Nous allons dans cette compétition de  la Ligue des champions avec les mêmes ambitions qu’hier. C’est-à-dire la remporter même si comme je l’ai souvent dit, cette ambition parait parfois trop poussée. Mais je demeure convaincu que nous avons des armes pour y arriver.

L.D.B. Pensez-vous disposer d’un effectif capable de répondre à vos ambitions ?

R.AI. Parlant de l’effectif, nous avons gardé les 85%  des deux dernières années. Cet effectif nous a permis déjà  de remporter une compétition africaine, d’arriver en phase de poules de la Ligue des champions et dernièrement, en demi-finale de la Coupe de la Confédération. Ce qui veut dire  que, cet effectif était déjà brillant, même si on n’était pas totalement  satisfait des résultats obtenus. Parce que, nous visions un peu plus. Mais nous avons tiré des leçons de nos insuffisances.  Nous bâtissons une équipe à l’aide du temps. Nous avons pu apporter quelques joueurs de plus pour étoffer davantage en qualité notre groupe; nous avons fait confiance à un autre technicien pour diriger ce groupe et nous pensons que fort de notre expérience et  de l’expertise de notre entraîneur actuel, nous pouvons  légitimement penser aller plus loin dans la compétition.

L.D.B. Quels enseignements tirez-vous des deux premières expériences de l’AC Léopards  en Ligue des champions ?

R.A.I : Il faut partir d'un postulat selon lequel la Ligue des champions est une compétition très élevée. Il ne faut pas la sous-estimer. Et les adversaires sont, à chaque étape, plus coriaces encore. Il y a eu quelques manquements qui ont été mis à nu après les blessures constatées. Et la coordination du staff technique n’avait pas été à mon sens, à la hauteur. Tout cela, nous avons résolu de corriger mais sans faire table rase de tout ce qui a été bâti déjà. Et nous espérons sur ce qui est, pour améliorer le groupe dans ses prestations. Nous avons parlé aussi  de la qualité de notre terrain. Nous avons fait la commande d’un gazon  synthétique mais qui ne peut qu’être posé au bout de trois ou quatre mois de travail. Cela aurait perturbé, en tout cas, nos prestations au niveau national et devrait obliger l’AC Léopards à livrer ses matches dans un autre stade du pays. Ce qui n’arrangerait vraiment pas nos supporters. Donc,  nous allons nous contenter du terrain actuel. Je profite de cette occasion pour saluer l’expertise et la disponibilité de l’actuel directeur du stade qui s’efforce à rendre ce terrain quelque peu praticable.

L.D.B :Vous commencez la compétition face à Gor Mahia à  Nairobi au Kenya ; Vous allez jouer en altitude. Quelles sont les précautions qui ont  été prises pour faire face à cette situation ?

R.A.I. Il serait pertinent que cette question soit particulièrement adressée au  coach. Mais notre jeune préparateur physique, le jeune Franco-roumain, qui nous a rejoints depuis un mois et demi, s’est attelé avec les équipements dont il dispose, à faire travailler les joueurs déjà dans ce sens. Même pendant le stage que l’équipe a effectué à Yaoundé, cet aspect a été pris en compte. Mais nous avons des équipements nécessaires pour préparer au niveau respiratoire et au niveau  du don d'énergie, nos jeunes à affronter cette difficulté que vous soulignez-là.

L.D.B. Que vous inspire la sortie prématurée des trois représentants congolais en compétition africaine ?

R.A.I. Je suis d’abord le premier peiné à constater ce qu’on peut appeler une bérézina parce que trois représentants congolais qui tombent dès les préliminaires, cela n’honore pas notre football qui,  au demeurant, a montré  tout dernièrement une image prometteuse à la CAN. Mais en y réfléchissant,  on peut penser que  les équipes n’avaient pas eu une très bonne préparation. Et la tâche était  d’autant plus ardue pour les Diables noirs par exemple qui affrontaient un mastodonte du continent ( le Raja de Casablanca) qui a bien préparé son entrée en compétition. Mais je vous avoue que je m’attendais à de meilleures performances des deux autres clubs du pays, à savoir l’Etoile du Congo et le Club athlétique renaissance aiglon(. ..) Il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que les deux adversaires des clubs congolais  n’étaient pas redoutables. L’équipe de  MK Etanchéité n’est pas très connue de la scène africaine. Elle n’a pas une grande expérience. J’avais une forte espérance de voir l’Etoile du Congo même après l’échec  à Owando se qualifier à Kinshasa et le Club athlétique renaissance aiglon se qualifier après sa défaite de 2-0 à Lomé parce que cela était rattrapable. Je pense que cela est dû à la mauvaise préparation des clubs. Je terminerais en prenant l’exemple de l’  Etoile du Congo que   cette équipe nous présente un beau visage de notre championnat actuel. C’est le moment aussi de nous demander si notre championnat est d’un bon niveau. Car comment comprendre que l’Etoile du Congo, qui se comporte très bien dans le championnat, se casse la figure dès la première sortie en RDC contre un club moyen ?  Nous devons y réfléchir.

L.D.B. Les trois équipes étant éliminées au tour préliminaire. Sentez-vous maintenant tout le poids de la responsabilité ?

R.A.I : Cette mésaventure aura de l'impact sur notre position  au classement CAF. Parce que nous avons aujourd’hui la possibilité d’aligner quatre équipes. Mais les trois premières quittent la compétition de façon prématurée. Cela peut certainement  nous coûter cher. Mais c’est un argument de plus pour nous, de nous motiver, arborant le drapeau national et portant le flambeau du sport congolais. Il s’agit pour nous de lutter avec beaucoup d’engagement et de patriotisme.

L.D.B. L’AC Léopards étant resté seul à défendre le drapeau national, quel message lancerez-vous au douzième homme, les supporters et les Congolais ?

R.A.I. Cette question  vient bien à propos. Aujourd’hui nous avons le regret de constater que l’AC Léopards reste l’unique club congolais à compétir en Afrique. Je vais aujourd’hui lancer un appel strident à tous les sportifs congolais et à tous les Congolais puisqu’avec  la CAN,  nous avons constaté que même au-delà des sportifs  estampillés comme tels, la nation entière suit désormais le sport. Je peux donc lancer un message à tous les Congolais en sollicitant leur appui multiforme comme je le dis souvent et particulièrement leur pensée positive et leur prière pour que l'AC Léopards aille toujours de l’avant dans cette compétition africaine qui, je le répète, est très difficile.