Revue de presse américaine

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La Banque mondiale suspend des fonds pour le projet hydroélectrique du Congo, Inga 3, Reuters Africa, 26 juillet 2016.

La Banque mondiale a suspendu le financement pour le projet hydroélectrique Inga-3 à la République démocratique du Congo (RDC), suite aux désaccords sur la « direction stratégique » du projet, dans un communiqué de la Banque, lundi soir dernier.

Le projet Inga-3, situé le long du fleuve Congo et d’un coût de 14 milliards de dollars, s’étendra sur deux barrages hydroélectriques Inga existant et fait actuellement partie d'un projet Grand Inga de huit étapes qui a terme, produira un record de 44.000 mégawatts (MW) à un coût estimé de 50 à 80 milliards de dollars. Les promoteurs du projet disent que cela pourrait alimenter la moitié de l'Afrique, alors que les critiques laissent entendre que l'argent serait mieux utilisé en soutenant des projets locaux plus petits.

La Banque mondiale avait accepté de subventionner le projet à hauteur de 73,1 millions de dollars en 2014, dont six pour cent avait été déboursé avant la suspension du financement. « Cela suit la décision du gouvernement de la RDC d’orienter le projet dans une direction stratégiquement différente de celle convenue entre la Banque mondiale et le gouvernement en 2014 », a déclaré la Banque mondiale, sans donner plus de détails.

L'impact éventuel de la décision de la Banque mondiale est incertain. En mai dernier, le gouvernement a dit qu'il devait encore obtenir un financement supplémentaire, mais il a refusé de dire combien. Bruno Kapandji, le chef de l'agence gouvernementale supervisant le développement d’Inga 3, a déclaré qu'il était confiant dans la poursuite du projet. " C’est rien de grave », a-t-il déclaré. "Inga est un partenariat public-privé ... le processus continuera."
Deux consortiums rivaux devraient prochainement présenter leurs offres finales pour développer Inga-3. L’un est conduit par Les Trois Gorges Corporation de la Chine et l'autre comprend le géant espagnol de l'ingénierie Actividades de Construccion y Servicios SA.

Le début de la construction a été retardé à plusieurs reprises, du fait des formalités administratives et des désaccords entre le Congo et ses partenaires sur le projet. Kapandji a déclaré en mai dernier qu'il attendait un démarrage de la construction en juin 2017 et sur une durée de quatre à cinq années. Le Congo avait initialement promis de fournir l’électricité venant d’Inga 3 à l’Afrique du Sud d'ici 2020.

Gianni Infantino, président de la FIFA, visite le Nigeria pour rencontrer les dirigeants de l’Association de football (FA) de l'Afrique, ESPN FC, 26 juillet 2016.

Le président et le secrétaire général de la FIFA ont visité le Nigeria pour rencontrer les dirigeants africains de l'Association de Football (FA). Le Président Gianni Infantino, et le Secrétaire général, Fatma Samoura, sont arrivés dans le pays dimanche dernier, pour une visite de deux jours et ont assisté à un match international dans le cadre du voyage.

Le Secrétaire général de la Fédération nigériane de football [NFF] Mohammed Sanusi espère tirer profit de la visite d’Infantino afin d’aider le développement du football au Nigeria, mais il est conscient que cela sera bon pour son pays. « Chaque fois que le président de la FIFA visite un pays, l'attention du football mondial rejaillit sur ce pays », a déclaré Sanusi. « Sur l'aspect économique de celui-ci, les entreprises multinationales concentreront leur attention sur le Nigeria, ce qui aura un effet positif sur l'économie nigériane. »
« Je peux vous dire que la venue du président de la FIFA est également couplée à l’amélioration des bonnes relations de travail entre les autres pays africains et la fédération nigériane de football »,  a fait savoir Sanusi.

Quand les citadins africains accaparent des terres, The Economist, 23 juillet 2016.

« Chaque Tanzanien est un agriculteur », explique Ali Aboud, un professeur qui s’est orienté vers l'agriculture. Il cultive environ 20 hectares de rizière ; au cours des trois dernières années, un homme d'affaires de Dar es Salaam et un autre citadin ont acheté de grandes fermes à proximité de ses champs. Ces hommes font partie d'une nouvelle mouvance en Afrique, un phénomène qui aura des conséquences profondes pour l’activité la plus importante du continent.
Des chercheurs constatent que, au Kenya, au Malawi et en Zambie (mais pas au Ghana), les exploitations de taille moyenne ne sont pas cultivées par des petits propriétaires mais achetées par des citadins.

En Tanzanie, où environ un tiers de la population est urbaine, les citadins possèdent 33% des terres agricoles, contre seulement 12% il y a une décennie. En règle générale, les nouveaux agriculteurs sont des travailleurs d’âge moyen, venant du secteur public. L'obsession populaire à propos de l'accaparement des terres par des étrangers fait fausse route, dit Isaac Minde de l'Université d'agriculture de Sokoine à Morogoro. S'il y a un accaparement des terres en Afrique, il est fait par des citadins africains.

Les citadins vont vers l'agriculture parce que des réformes juridiques rendent l'achat de terres plus facile et la possession d’une propriété devient plus sécurisée. Une autre raison est que la croissance urbaine rend les cultures et la viande plus cher.

Autre raison : la faiblesse du secteur manufacturier africain, ce qui signifie que les citadins manquent de bonnes opportunités pour investir leur argent. Plus important encore, c’est le fait que les emplois du secteur public ne rémunèrent pas suffisamment pour maintenir le mode de vie de la classe moyenne supérieure. M. Kavishe, qui cultive du maïs et possède plusieurs milliers de poules pondeuses, est surpris quand on lui demande s'il gagne plus d’argent avec l’agriculture qu’en tant qu'administrateur de l'université. Bien sûr, les poulets sont plus lucratifs !

Comment le Nigeria lutte contre la corruption, The Economist, 26 juillet 2016

Les Nigérians savent à quoi s’attendre quand ils approchent les postes de contrôle de la police. « Comment pouvez-vous m’apprécier ? » Demandent des officiers avec des épaulettes AK-47s qui pendent de leurs épaules. « Bon weekend ! », disent les gardes de sécurité dès les premières heures du vendredi matin; ou tout simplement : « Qu'est-ce que vous avez pour moi ?" Le Nigeria, comme David Cameron, ancien Premier ministre de la Grande-Bretagne, l’a fait remarquer, est "incroyablement corrompu". Selon l’indice de perception de la corruption (CPI), il est le 31eme dans le classement à partir du bas. Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, ancien dirigeant militaire, veut changer cela. Quel est le résultat des nouvelles mesures proposées ? 

Peu doutent des intentions de M. Buhari. Mais la tâche qu'il a lui-même fixée est herculéenne. Les gouvernements militaires et civils successifs ont siphonné l'argent des vastes revenus de leur industrie pétrolière. De nombreux habitants pensent que le problème a atteint des sommets sans précédent sous l'administration précédente de Goodluck Jonathan. En mars dernier, un audit officiel a révélé que la compagnie pétrolière appartenant à l'État a confisqué plus de 25 milliards de dollars de l’argent public entre 2011 et 2015.

Au même moment, des cartels impliquant des responsables gouvernementaux, des militants et des employés du pétrole, ont volé des dizaines de milliers de barils de brut par jour. Bien que les prix du pétrole fussent élevés durant le mandat de M. Goodluck Jonathan, une partie de l’épargne publique a été dilapidée. Et l'argent qui était censé armer les soldats contre les insurgés de Boko Haram a été gaspillé. Le vice-Président a récemment estimé que le régime précédent a détourné 15 milliards de dollars dans le cadre des contrats d'armement douteux.

Depuis l’arrivée de M. Buhari au pouvoir en mai 2015, des dizaines de fonctionnaires et leurs acolytes ont été arrêtés par la Commission nigériane contre les délits économiques et financiers (EFCC). Le plus célèbre parmi ceux-ci est l'ancien conseiller de sécurité nationale Sambo Dasuki, en charge de la distribution des faux contrats pour des hélicoptères, des avions et des munitions d’un montant de 2 milliards de dollars.

Sous une nouvelle direction, la Nigerian national petroleum corporation a connu une croissance légèrement moins opaque : elle publie maintenant des rapports financiers mensuels. Des contrats véreux dans lequel le pétrole brut a été échangé contre de l'essence raffinée ont été renégociés et plusieurs accords pétroliers du dernier régime sont sous vérification. Le président d'une entreprise locale, Atlantic Energy, a été arrêté l'année dernière, peu de temps après que l’ex- ministre du pétrole a été arrêté à Londres. En tout, le gouvernement affirme avoir récupéré environ 10 milliards de dollars d'actifs volés

Par Sonya Ciesnek

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