Rwanda : Kigali met en garde ParisMardi 11 Octobre 2016 - 11:59 Le président du Rwanda, Paul Kagame, a brandi la menace d'une nouvelle rupture diplomatique avec la France, suite à la décision par des juges français de relancer leur enquête sur l'attentat contre l'ex-président Juvénal Habyarimana. L'attentat contre l'avion de Habyarimana en 1994, est considéré comme l'élément déclencheur du génocide des Tutsi, ayant fait au moins 800.000 morts. Au Rwanda, une commission d'enquête a imputé l'attentat à des extrémistes hutu voulant se débarrasser d'un président, jugé trop modéré. Les juges français ont décidé de réouvrir leur enquête pour entendre l'ex-général Faustin Kayumba Nyamwasa, qui accuse Paul Kagame d'être l'instigateur de l'attentat contre Juvénal Habyarimana. Ancien chef d'état-major de l'armée rwandaise (1994-2002), Faustin Kayumba Nyamwasa s'est réfugié en Afrique du Sud où il a fait l'objet d'au moins deux tentatives d'assassinat. « Si tout recommence, cela doit s'assimiler à une épreuve de force, et bien nous aurons une épreuve de force », a mis en garde le président rwandais, lors d'un discours devant le Parlement. Et d’ajouter : « Après avoir trouvé que ce qu'ils cherchaient n'était pas là et ne reposait sur rien, je lis dans les médias que nous devrions tout recommencer », avant de menacer de manière voilée d'une nouvelle rupture des relations diplomatiques. L’enquête ouverte à Paris après la plainte des familles de l'équipage, composé de Français, avait été close en janvier et une demande de non-lieu soumise par la défense de sept protagonistes mis en examen. La décision des juges de demander l'audition de l'ex-général Nyamwasa est susceptible d'ouvrir un nouveau délai de plusieurs mois. Les relations diplomatiques avec la France avaient été rompues, et l'ambassade de France à Kigali fermée, entre 2006 et 2009, à la suite de l'émission de mandats d'arrêt par un juge français contre des proches de Paul Kagame, soupçonnant un commando du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir) d'être derrière l'attentat contre Habyarimana. « C'est la France qui devrait être sur le banc des accusés et être jugée », a lancé le président. Les autorités rwandaises accusent toujours l'armée française d'avoir été impliquée dans le génocide de 1994. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |