Santé : les élèves de Kasa-Vubu sensibilisés à la prévention contre le sida

La matinée du 1^er décembre avait tout l’air d’une manifestation culturelle. À leur manière, à travers des récitals de poème, une saynète, la danse traditionnelle, le rap et une pièce de ballet, les élèves du CPS Kasa-Vubu II, LTPK, CS Lembo, ISPV et Inst. Yolo-Sud ont prouvé que tous les moyens étaient bons pour sensibiliser contre les ravages de la pandémie du sida. En effet, plusieurs se sont constitués en acteurs vis-à-vis de leurs pairs afin de rappeler à chacun les ravages du mal qui ne fait exception de personne.

Dans l’ensemble des discours se traduisait la volonté manifeste d’en découdre avec la maladie. Des titres comme « Le monde entier est contre toi sida » disait cette détermination à l’éradiquer. Si nulle part le mal se concevait comme une fatalité, il était néanmoins recommandé d’agir de manière responsable, quitte à faire de la prudence son maître-mot. Bannir la crainte certes, mais ne pas faire fi du danger en optant pour l’abstinence, la fidélité ou les rapports protégés. Ce propos s’est trouvé conforté par le témoignage d’une personne vivant avec le VIH soumise depuis cinq ans à un traitement sous ARV. Du reste, cette dernière a exhorté les élèves au dépistage volontaire et à éviter toute discrimination envers les sidéens.

Par ailleurs, en plus des mots, le défilé de mode, où étaient arborées certaines tenues assez osées ce que la réaction de la salle manifestait bien, était assorti d’un message. « Faire gaffe à son habillement ». « Bilamba ekoki koboma bino ! », votre mise peut vous tuer, ou tout le moins vous porter préjudice, tenait-on à souligner ici pour inviter les jeunes à arborer des tenues décentes. Par ailleurs, l’intervention d’une professionnelle du sexe accompagnée d’un homosexuel avait pour but de renchérir sur l’importance de prévenir la maladie. Ne pas faire l’impasse sur l’usage du préservatif tel était l’essentiel du message délivré. La troupe Mwanza Kongolo a clos le sujet avec une saynète instructive.

Prévention et prise en charge des malades

Organisée en partenariat avec Wallonie-Bruxelles, la Fédération handicap international et l’Icap, la journée de réflexion de Pasco s’est révélée aussi une tribune pour les personnes en situation de handicap. Le discours du Dr Valentin Tshitenge était un appel à considérer cette frange de la société qui représente 15% de la population mondiale tandis qu’en RDC, elle constitue la moitié de cet effectif, soit 9,5 millions d’hommes et de femmes. Béquille en main, le médecin a plaidé pour l’intégration notamment des sourds-muets et aveugles dans le programme de lutte contre le VIH sollicitant en plus leur accès à l’information. Et, dans l’intermède musical qu’il a offert par la suite, l’aveugle dénommé Me Nkumu a déclaré avoir lui aussi trouvé le moyen de véhiculer un message sensibilisateur prouvant ainsi l'engagement des personnes avec handicap à apporter leur pierre à l’édifice.

Pour la déléguée Wallonie-Bruxelles, Kathryn Brahy, la journée devrait revêtir un double sens. D’un côté, c’est l’occasion de sensibiliser les personnes saines quitte à arrêter l’avancée de la maladie et, de l’autre, informer les sidéens de la possibilité à bien vivre et plus longtemps avec le sida grâce aux ARV. Des propos renchéris par le coordonnateur national de Pasco. Michel Lay Mayamba a tenu la date du 1^er décembre pour une « Journée de solidarité mondiale qui commémore l’effort déployé en matière de lutte contre le sida dans le monde ». Du reste, à sa contribution déjà notable, le Pasco s’est décidé à adjoindre trois nouveaux volets quitte à inclure désormais « la prise en charge médicale des infections sexuellement transmissibles, le dépistage volontaire du VIH et la prise en charge des personnes vivant avec le virus du sida » dans son programme de prévention. Action menée en partenariat avec l’Icap et la mutualité socialiste.