Santé publique : l’OMS demande au Congo de faire de la lutte contre les maladies évitables une priorité

La représentation nationale de l’OMS a demandé au ministre de la Santé et de la Population, François Ibovi, de continuer de faire de la lutte contre les maladies évitables par la vaccination la priorité des priorités de son département. Se félicitant des efforts « remarquables » accomplis dans le domaine de la santé par le gouvernement congolais et tous les personnels socio-sanitaires, elle a insisté sur le fait que la vaccination était le seul moyen d'avoir un véritable impact sur la réduction de la mortalité maternelle et infanto-juvénile.

Elle a rappelé que la rougeole virale, très contagieuse, demeurait un problème de santé publique majeure, en dépit des progrès sans précédent réalisés dans la réduction de la mortalité depuis la mise en œuvre de l’Initiative contre la rougeole et la rubéole en 2000 et la disponibilité du vaccin. Selon elle, l’élimination de la rougeole figure parmi les cibles des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). En 2000, a-t-elle indiqué, l’OMS, l’Unicef et leurs partenaires ont adopté un plan stratégique mondial sur la période de 2012-2020. « Ce plan présente une stratégie en cinq volets, dont l’objectif est de réduire la mortalité par la rougeole d’au moins de 95% d’ici à 2015 et de l’éliminer au plus tard en 2020 », a rappelé Fatoumata Binto Tidiane Diallo.

Saluant les efforts de tous les partenaires engagés dans cette initiative, elle a souligné que, selon l’OMS, la situation actuelle dans le monde est marquée par une baisse de 78% de la mortalité due à la rougeole. Le nombre de décès est passé de 542 000 à 122 000 cas entre 2000 et 2012. Le nombre de cas notifiés chaque année a lui aussi diminué de 58%, passant de 853 000 à 200 000 cas. « Ainsi, l’incidence a reculé de 77%, passant de 56 à 33 cas pour un million d’habitants. Entre 2000 et 2012, la couverture mondiale pour la première dose est passée de 72% à 84% et le nombre de pays ayant introduit la seconde dose dans la routine est passée de 97 à 146 pays », a poursuivi la représentante de l’OMS au Congo.

Au regard de ces chiffres, la plus forte baisse a été enregistrée en Afrique, mais en dépit de ces résultats spectaculaires, la rougeole tue encore environ 450 enfants chaque jour en raison de graves complications. Environ 20 millions d’enfants dans le monde n’ont pas reçu leur première dose de vaccin en 2011 : plus de la moitié d’entre eux vivent dans cinq pays, dont trois sont en Afrique : le Nigeria, l’Éthiopie et la République démocratique du Congo. Elle a, par ailleurs, indiqué que les épidémies observées ces derniers mois dans les pays en conflit constituaient une menace et faisaient de la rougeole une préoccupation majeure. « Force est de reconnaître que la situation épidémiologique de la rougeole reste préoccupante en Afrique centrale. En effet, la couverture vaccinale est encore est encore en deçà des objectifs et plusieurs districts sanitaires encourent des risques d’épidémies depuis 2010. L’élimination de la rougeole doit être soutenue par un engagement politique fort, un accompagnement de tous les partenaires et des populations pour pérenniser les acquis. »

Ces flambées de rougeole, a-t-elle ajouté, compromettent sérieusement les efforts d’élimination à l’échelon régional et constituent un défi qui interpelle chacun. Elles obligent tous les acteurs à renforcer toutes les stratégies pour atteindre les cibles fixées et être au rendez-vous de 2015. Le Dr. Fatoumata Binto Tidiane Diallo a enfin assuré le Congo que l’OMS, l’Unicef et tous les partenaires ne ménageront aucun effort pour l’accompagner jusqu’à l’élimination de la rougeole comme problème de santé publique afin que les générations futures ne le connaissent que par la littérature.