Séminaire de sensibilisation à Ndjamena : la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples à la recherche de ses lettres de noblesseSamedi 19 Décembre 2015 - 16:00 La jeune institution continentale a tiré, le 17 décembre, les rideaux des travaux tenus depuis le 15 décembre à Ndjamena, au Tchad, où universitaires, juristes, journalistes et anonymes se sont retrouvés pour réfléchir sur son avenir. Des officiels tchadiens, d’experts étrangers et autres chercheurs ont défilé sur le podium pour donner leur perception sur la Cour africaine et d’en proposer les améliorations. Au cours de ce séminaire de sensibilisation sur la Cour, le Premier ministre tchadien, Kalzeube Payimi, a déclaré, au nom du président Idriss Deby Itno, que la naissance de la Cour « participe de la prise en compte sur notre continent de la nécessité de mettre en exergue la dignité humaine comme enjeu majeur pour l’existence des États ». Si le représentant du barreau du Tchad a reconnu que la présence de la cour africaine « participe de la lutte contre l’impunité, la lutte contre la justice privée, la consolidation des acquis en matière des droits de l’Homme », le président de la Cour africaine, le tanzanien Augustino Ramadhani, a mis l’accent sur la nécessité de ratifier le protocole de la charte de la Cour et de déclarer la reconnaissance de la Cour par les États du continent. Beaucoup d’autres interventions ont été notées provenant de différents représentants des barreaux du continent et des membres de la Cour. Dans son intervention à la tribune de ces assises, le Congolais, Désiré-Israël Kazadi a, lui, donné lecture de son analyse sur les stratégies nécessaires en vue d’accroître le nombre de ratifications et de déclaration. L’orateur, fort de son expérience accumulée aussi bien à la Cour pénale internationale (CPI), ses recherches en justice transitionnelle ( il est auteur d’ouvrages sur le droit et la justice) a mis l’accent sur l’information mais aussi sur la communication, seules stratégies, à ses yeux, pour faire connaître la Cour auprès des États encore indécis à s’engager. La CPI, a-t-il expliqué, a percé les esprits de ses compatriotes Congolais, grâce aux stratégies de communication et d’information qui passent par de rencontres de briefing entre l’institution et les journalistes, chaînon important dans la transmission de l’information à l’opinion publique. L’intervenant a estimé nécessaire que la Cour africaine marche sur les pas de son « aînée », la CPI, pour se faire accepter par les États, entités justifiables devant elle. Il a, pour ce faire, développé les stratégies classiques de communication appris à l’université qui ont été intégrées, illico dans la politique mise en place par la Cour. Cette contribution a été saluée aussi bien par le président de la Cour, qui l’a congratulé, que par l’Assemblée composée des délégués venus de Sao Tome & principe, du Gabon, du Cameroun, de la Tanzanie, etc. La prochaine session de sensibilisation, a-t-on noté, aura lieu dans une ville africaine qui reste à fixer. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : Désiré-Israël Kazadi (à droite), intervenant assis à côté du président de la Cour africaine
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