Sorel Éta : « Nous voulons favoriser une large diffusion de la musique polyphonique aka »Lundi 28 Mars 2016 - 15:04 Sorel Éta est le responsable du groupe Ndima, composé de pygmées Aka de la République du Congo. L’ensemble musical a effectué une tournée en Belgique du 14 au 26 mars. Les Dépêches de Brazzaville : Quel bilan tirez-vous de la tournée du groupe Ndima en Belgique ? Sorel Éta : Le bilan de la tournée reste positif, malgré les attentats de Bruxelles qui ont contraint nos partenaires à annuler quelques activités de la journée du 25 mars à Bruxelles au théâtre Senghor, situé non loin du métro Maelbeek. Toutefois, parmi les classes d’enfants programmées, il y a une qui a bravé la peur et s’est présentée au spectacle. Mes musiciens et moi, nous gardons un bon souvenir de cette tournée dont la particularité a été son côté pédagogique. Les élèves, leurs parents et les Jeunesses Musicales de Belgique qui nous ont invités ont apprécié le travail artistique du groupe Ndima ainsi que mes communications sur le mode de vie des peuples autochtones Aka du Congo-Brazzaville. LDB : Les attentats ont-ils eu un impact sur la tournée ? SE : Pas vraiment, à part la journée du 25 mars à Bruxelles. Je n’ai pas hésité d’en parler à mes musiciens qui n’avaient aucune idée sur cette triste réalité. Lors de notre présence dans les écoles, ils rendaient aussi hommage aux victimes des attentats en se joignant aux scolaires pendant la minute de silence. LDB : Combien de spectacles avez-vous livrés et dans quelles villes ? SE : Nous avons donné vingt-quatre concerts dans plusieurs villes de la Belgique parmi lesquelles Bruxelles, Liège, Forest et Gembloux. LDB : Comment a été accueilli le groupe ? SE : Le groupe a été bien accueilli partout où nous sommes passés. Les scolaires sont très adorables, surtout les classes de 5 à 12 ans. Ils avaient envie de beaucoup savoir sur la culture aka. Ils participaient massivement à l’échange pendant mes communications et n’hésitaient pas de monter sur scène pour danser avec nous. LDB : Quels sont les autres activités effectuées ? SE : Au-delà des concerts, nous avons eu des stages sur les polyphonies vocales et polyrythmies aka avec un groupe de chanteuses basé à Buxelles dénommé « Les Anakrouze » . Nous avons également effectué un autre stage à Lille en France avec des musiciens professionnels qui voulaient en savoir plus sur notre musique. LDB : Le groupe Ndima compte combien de membres ? SE : Ndima compte beaucoup de membres. Je considère tous les Aka du village de Kombola comme étant membres du groupe bien que pendant les tournées je ne puisse embarquer que cinq musiciens au maximum. LDB : Vous effectuez beaucoup de tournées dans le monde. Pourriez-vous nous rappeler les pays que le groupe a déjà visités ? SE : Le groupe tourne depuis 2012. Nous sommes à notre cinquième tournée. Nous avons joué en France, en Suisse, en Italie, en Belgique, en Pologne, en Autriche, en Norvège, en Allemagne, en Hollande, en Guyane Française, en Amérique Latine et en Malaisie. Nous avons participé à des festivals importants. Ndima est très apprécié partout où nous sommes passés. LDB : Quels sont les projets du groupe ? SE : Notre ambition est d’aller partout dans le monde pour faire connaître la culture des populations autochtones qui est menacée d’extinction. Nous voulons réaliser des rencontres avec d’autres peuples ou musiciens, dans la perspective de promouvoir le dialogue des cultures. Nous voulons favoriser une large diffusion de la musique polyphonique aka à travers des supports phonographiques. Pour ce faire, dans les prochains jours, nous allons mettre sur le marché le nouvel album du groupe intitulé « Makingo ma ndima » (les voix de la forêt). Patrick Ndungidi Légendes et crédits photo :Un spectacle du Groupe Ndima en Belgique, avec Sorel Éta (troisième à partir de la gauche). Notification:Non |