Soudan du Sud: d’intenses combats signalés dans l’Etat pétrolifère du Haut-Nil

Mercredi 18 Février 2015 - 17:30

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À la veille de la reprise des pourparlers de paix, les combats continuaient d’opposer les forces gouvernementales et rebelles dans le nord-est du Soudan du Sud, pour la troisième journée consécutive,  selon le ministère sud-soudanais de la Défense.

La même source a indiqué que le petit village de Kaka, près de Melut, était soumis à un intense bombardement d'artillerie lourde, estimant que 80 soldats sud-soudanais avaient été blessés et 50 autres portés disparu.

L’organisation intergouvernementale est-africaine (l’Igad), médiatrice des pourparlers de paix sud-soudanais ouverts en janvier 2014 à Addis Abeba, a donné jusqu'au 5 mars au président Salva Kiir et à Machar pour conclure un accord de paix final, mais de précédents ultimatums similaires ont été ignorés, malgré des menaces de sanctions.

Salva Kiir et Riech Machar ont signé plusieurs cessez-le-feu, qui, malheureusement ont été systématiquement violés après leur conclusion.

« Le gouvernement prévoyait toujours, malgré les combats, de se rendre à Addis Abeba pour la reprise jeudi des pourparlers », a indiqué le ministre sud-soudanais de l’Information, Michael Makuei

Rappelons que les combats au Soudan du Sud ont éclaté depuis décembre 2013 au sein de l’armée de ce pays, minée par des divisions politico-ethniques, alimentées par la rivalité à la tête du régime entre Salva Kiir et Riech Machar, issus des deux principaux peuples du pays, les Dinka et les Nuer.

Plusieurs groupes armés collaborent avec l’un ou l'autre camp et échappent souvent au contrôle des deux dirigeants. Les affrontements, accompagnés de massacres et atrocités à caractère ethnique, ont plongé le plus jeune pays du monde dans une grave crise humanitaire et l’ont conduit au bord de la famine.

L’un des pays les plus pauvres du monde, malgré ses richesses pétrolières, le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, à l’issue des conflits sanglants qui ont fait deux millions de morts  de 1983 à 2005.

Aucun bilan officiel du conflit n’a jusqu’aujourd’hui été publié, mais le groupe de réflexion ICG estime qu’au moins 50.000 personnes ont été tuées.

Par ailleurs, l’ONU estime que 2,5 millions de personnes, sur les dix millions d’habitants ont besoin d’une aide.

Yvette Reine Nzaba