Soudan du sud : les Etats-Unis déploient des soldats supplémentaires

Jeudi 14 Juillet 2016 - 15:15

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Une lettre informant le congrès américain sur l’envoi d’un contingent supplémentaire à Juba a été envoyée par Barack Obama.

Le président américain a déclaré en substance :

« En réponse à la situation sécuritaire qui se détériore au Soudan du sud, j’ai ordonné le déploiement de personnel supplémentaire des Forces Armées américaines pour appuyer la sécurité du personnel américain et de notre ambassade à Juba. Le premier groupe de ces effectifs supplémentaires, quelque 47 personnes, est arrivé au Soudan du sud le 12 juillet, appuyé par des aéronefs militaires. Bien qu’il soit équipé pour le combat, ce personnel supplémentaire est déployé dans le but de protéger les citoyens et biens américains. Il restera au Soudan du sud jusqu’à ce que la situation sécuritaire soit telle que sa présence n’est plus nécessaire. Des forces armées américaines supplémentaires, y compris environ 130 militaires pré-positionnés à Djibouti, sont prêtes à fournir un appui, si nécessaire, pour la sécurité des citoyens et biens américains, y compris notre ambassade au Soudan du sud ».

L'UA monte au créneau…

La présidente de la Commission de l'Union africaine incriminent les dirigeants sud-soudanais pour les violents combats des derniers jours. « Ce qui se passe au Soudan du Sud est totalement inacceptable. Les gouvernements et dirigeants existent pour protéger les vulnérables et servir le peuple, non pour être la cause de leurs souffrances », a déclaré la Sud-Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, lors d'une réunion à Kigali des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union africaine, préparatoire à un sommet qui doit s'ouvrir dimanche.

Un cessez- le- feu visiblement respecté

Après les affrontements meurtriers de ces derniers jours, un calme précaire règne dans la capitale sud soudanaise. Juba a été le théâtre d'affrontements meurtriers entre forces fidèles au président Salva Kiir, et ex-rebelles du vice-président Riek Machar. Les deux hommes ont fini par annoncer lundi soir un cessez-le-feu réclamé depuis plusieurs jours par la communauté internationale.

Aucun bilan n'est disponible. Selon l'ONU, quelque 36.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers. Ils ont, pour certains, trouvé refuge dans les installations de l’ONU, les églises et les écoles de la capitale. Ce déferlement de violence met gravement en péril l’accord de paix signé en août 2015 et fait craindre une reprise des combats à grande échelle dans le pays, déchiré depuis décembre 2013 par une guerre civile marquée par des massacres inter-ethniques. En outre, le secrétaire général de l’ONU a appelé à un embargo sur les armes et a réclamé des sanctions contre les personnes qui auraient violé cet accord de paix.

La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Ertharin Cousin, estime que trois quarts de la population ont besoin d’une assistance humanitaire. La Croix-Rouge, quant à elle, s'est plainte de n'avoir pu accéder qu'à une partie de la ville pour venir en aide aux déplacés. Et le secrétaire général du Conseil norvégien pour les Réfugiés, Jan Egeland, a résumé la frustration des humanitaires. « Nous sommes forcés de suspendre nos opérations dans les zones les plus affectées et nous nous inquiétons de la sécurité de notre personnel. Nous ne pouvons pas aider le Soudan du Sud si ses leaders ne souhaitent pas unir leurs forces pour construire leur nation », a-t-il regretté.

Josiane Mambou Loukoula

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