Soudan du Sud : les factions belligérantes veulent former une police pour démilitariser la capitale Juba

Mardi 27 Octobre 2015 - 15:36

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Un accord dans ce sens a été signé, le 26 octobre, à Addis-Abeba en Éthiopie à la suite d'une impasse dans l’accord de paix signé par le président soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar en août dernier.

C’est le chef d’état-major général du Soudan du Sud, Malik Robin et le chef d’état-major général du Mouvement de libération du peuple du Soudan dans l’opposition (SPLM/A-IO), James Kuol, qui ont signé l’accord en ligne avec la médiation de l’Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD).

La cérémonie de signature de l’accord a été présidée par le médiateur en chef de l’IGAD, Seyoum Mesfin, en présence du négociateur en chef par intérim du gouvernement, Michael Makuei, et le négociateur en chef de l’opposition, le général Taban Deng, les représentants de l’IGAD et les partenaires internationaux. Le contenu de l’accord indique qu’une force mixte intégrée de la police, forte de 3000 éléments, dont 1500 de chaque faction, sera formée pour une période transitoire de trente mois. « La garde présidentielle sera limitée à 1000, tandis que le détachement de la protection du premier vice-président sera limité à 300 », précise l’accord.

En outre, selon l’accord, la capitale du Soudan du Sud Juba et 25 km de sa périphérie seront démilitarisés, tandis que 5000 gardes légèrement armés assureront la sécurité des casernes, des bases et des entrepôts. La période de transition devrait commencer au début du mois de novembre, pour une période de deux ans et demi au cours de laquelle l’armée, actuellement divisée en deux entre les factions en guerre, devrait être réunifiée. « À moins qu’il y ait un dispositif de sécurité en place, il ne peut y avoir d’institution opérationnelle pour mettre en œuvre l’accord. C’est pourquoi nous étions en attente jusqu’à maintenant depuis août dernier. Maintenant, nous avons finalement débloqué l’impasse parce que les factions belligérantes ont convenu de mettre en place les institutions », a déclaré Mesfin.

En effet, l’application des arrangements sécuritaires doit permettre aux rebelles d’envoyer d’ici la mi-novembre une équipe préparatoire à Juba en vue du retour de l’ancien vice-président devenu chef des rebelles, Riek Machar, dans la capitale sud-soudanaise, où il doit partager le pouvoir avec le président Salva Kiir dans un gouvernement de transition.

Salva Kiir et Machar ont signé le 26 août un accord de paix. Mais les deux camps n’ont depuis cessé de s’accuser mutuellement de l’avoir violé et les combats continuent dans certaines régions du pays. La guerre civile, marquée par des massacres et des atrocités d’une violence inouïe, a fait depuis décembre 2013 des dizaines de milliers de morts et chassé quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais de leurs foyers. Actuellement, le Soudan du Sud est gravement menacé par la famine. 250.000 enfants sont menacés et un sur trois est sévèrement sous-alimenté. À cela s’ajoutent les risques de maladie. Selon l’ONU, le pays aurait besoin d’au moins 1,5 milliard d’euros pour s’en sortir.

 

Yvette Reine Nzaba

Notification: 

Non