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Sur la menace nucléaire …

Dimanche 1 Décembre 2024 - 10:17

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Qu’une grande puissance comme la Russie en vienne à brandir la menace nucléaire, c’est-à-dire l’emploi d’une arme de destruction massive afin d’imposer sa loi dans son environnement immédiat, témoigne de façon très inquiétante que le monde dans lequel nous vivons est plus instable, plus dangereux que jamais. Ceci alors même que les progrès techniques et scientifiques générés tout au long des dernières décennies auraient dû, en bonne logique, asseoir enfin la paix mondiale sur des bases plus solides.

Cette réflexion, qui résume la crainte générale générée par les récents  propos du président Vladimir Poutine concernant l’emploi éventuel d’une arme nucléaire dans la guerre qu’il livre à l’Ukraine au cœur de l’ex-empire soviétique, fait revivre la terrible crise humaine que provoqua, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, le tir par les Etats-Unis de deux armes nucléaires sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki.  Elle rouvre des blessures qui ne se fermeront jamais en raison des pertes humaines et des dégâts matériels que ces armes ont provoqués.

Ce que nous devons tous comprendre aujourd’hui afin de prévenir le pire est bien le fait que l’homme moderne n’est pas plus sage, pas plus raisonnable, pas plus pacifique  que l’homme d’hier et qu’il peut donc à tout instant réemployer sur le terrain les armes contre lesquelles la communauté internationale s’est organisée tout au long des dernières décennies. Une réalité d’autant plus dangereuse, inquiétante  que les tensions se multiplient et s’aggravent en Europe de l’Est, au Proche et au Moyen-Orient, en Asie du Sud et dans l’océan Pacifique.

Dans ce nouveau contexte, rien n’est plus important que la mobilisation du Tiers  monde, c’est-à-dire des peuples dits « émergents » de l’Afrique, de l’Amérique du Sud, de l’Asie, afin de modifier les structures de la communauté mondiale créées au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Ainsi que nous l’avons écrit ici même à plusieurs reprises ces derniers mois, le temps est venu, indiscutablement, de réformer en profondeur l’Organisation des Nations unies, tout particulièrement le Conseil de sécurité qui est théoriquement l’institution internationale la plus sûre pour protéger l’humanité contre les éventuels conflits qui menacent la paix mais qui n’en reflètent pas la réalité présente.

La menace d’un emploi de l’arme nucléaire brandie ces derniers jours par le président russe sonne en réalité comme une alarme que personne ne peut plus ignorer ou feindre d’ignorer. Même s’il est, en effet, très peu probable, cet emploi éventuel prouve que la folie humaine demeure bien réelle et qu’il faut donc en prévenir sans attendre les effets qui seraient inévitablement dramatiques

Voyons si cet appel à la raison sera entendu par ceux et celles auxquels il s’adresse. Nous sommes nombreux, très nombreux sur les cinq continents à l’espérer et à le dire ou à l’écrire.

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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