Tchad : trois journalistes incarcérés pour présumé atteinte à la sécurité de l’Etat

Vendredi 14 Mars 2025 - 21:33

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Trois journalistes tchadiens accusés d’entretenir des liens avec le groupe paramilitaire russe Wagner et de complot contre la sécurité intérieure de l’Etat sont placés sous mandat d’arrêt à N’Djamena, la capitale du pays.

Les journalistes concernés sont Olivier Mbaidinguim Monodji, directeur de publication de l’hebdomadaire "Le pays"et correspondant de RFI pour un article qu’il a publié en septembre dernier sur l’inauguration de la maison russe de N’Djamena ; Dilyam Guekidata, rédacteur au sein du même journal, ainsi que Mahamat Saleh, reporter pour Télé Tchad, accusé d’avoir traduit des documents fournis par la Russie concernant les activités de Wagner au Mali et la situation économique du Sahel. Des documents qui, selon les autorités, prouvent l’inculpation de ces journalistes d ' "intelligence avec l’ennemi, attentat contre les institutions et complot".

Les trois journalistes ont de nouveau comparu le 13 mars devant la justice. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la liberté de la presse au Tchad. La Fédération Internationale des Journalistes et Reporter sans frontière ont déjà appelé à leur libération et à un procès équitable.

Ce développement intervient dans un contexte de recomposition des alliances géopolitiques au Sahel. Fin janvier, le Tchad avait obtenu le retrait des troupes française suivant la voie tracée par ses voisins sahéliens. En septembre dernier, trois ressortissant russes, dont l’un proche d’Evguéni Rigojine, ancien chef du groupe Wagner, avaient été interpellés à leur arrivée à N’Djamena et retenus plusieurs semaines sans explication officielle.

Jean Pascal Mongo-Slyhm (stagiaire )

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