Théâtre : le Festival Mantsina sur scène promet une programmation riche

« Quel est l’avenir d’un festival de théâtre au Congo ? Avec le directeur artistique du Festival Mantsina sur scène, nous avons réfléchi comment continuer tout en gardant notre intégrité, notre exigence de choix artistique, et le désir de transmettre au public des œuvres de l’esprit, car la qualité et l’exigence du talent se développant est au centre de cette manifestation », a expliqué Dieudonné Niangouna, directeur artistique.

Le sens de cette manifestation est de se surpasser et d'aller de l’avant. L’esprit de la recherche est la matrice de toute création artistique ; la passion et la détermination à défendre le théâtre comme art majeur regroupent ensemble toutes les expressions artistiques; et l’intelligence de savoir comment faire du théâtre ici et maintenant face à la crise. Voilà les voies sur lesquelles s'est engagée la programmation de cette 10^e  édition.

Le spectacle « Coma bleu » de Sylvie Diclo Pomos, brillamment interprété par Georgette Kouatila, prend toute sa dimension d’art dramatique et ouvrira le spectacle le 17 décembre à l’Institut français du Congo. « Mémoires entr’actes » et « Le grand bleu » sont deux chorégraphies d'Aipeur Drevy, qui reprend le flambeau de la danse contemporaine, sur les pas de ses aînés. Et Etienne Minoungou, créateur burkinabé, accoste la barque de son théâtre à Mantsina avec une pièce intitulée « M’appelle Mohamed Ali », un texte de Dieudonné Niangouna, dans une mise en scène de Hamado Tiemtoré du Conservatoire international du grand théâtre de Liège (Belgique). Cette pièce fait l’objet d’une tournée mondiale.

Abdon Fortuné Koumbha, organisateur des rencontres internationales des arts de la parole et du langage, travaille l’art de la mise en scène avec un souci de recherche et de recréation des nouvelles formes de la trame. Il présente deux créations au cours de cette édition : « Au cœur du pays » dans une adaptation de Dorient Kaly et une interprétation de la Camerounaise Jeanne Mbenti ; « Monsieur Ki » de l’Ivoirien Koffi Kwahulé, qui sera joué par Sorel Boulingui, fer de lance de la nouvelle génération des acteurs congolais.

La relation musique/texte/danse ouvre le festival Mantsina à des artistes comédiens de Brazzaville et à des compagnies de danse. D’autres langages théâtraux seront présents lors de cette édition, avec la jeune compagnie des sourds-muets Zacharie théâtre, dans « L’imprudence » de Marie Françoise Ibovi.

À l'ouverture de ce festival, un prologue cinématographique du 10 au 17 décembre se tiendra au Cercle Sony Labou Tansi, avec un documentaire autour des hommes comme Sony Labou Tansi ainsi que d’autres travaux d’artistes, dont une fiction « Entre le marteau et l’enclume » du réalisateur congolais Amog Lemra. Le festival sera également l'occasion de lectures de textes d’auteurs contemporains dramaturges du Congo et d’ailleurs, d'ateliers de formation comme ceux sur le jeu d’acteur, le cinéma, la scénographie, la dramaturgie et la danse. Des rencontres professionnelles auront lieu tous les matins entre les artistes et le public autour des œuvres jouées pendant le festival.

Le Festival Mantsina sur scène est né en 2003 d’après l’idée commune de Dieudonné Niangouna, Arthur Vé Batoumeni, Jean Fehlyt Kibirima et Abdon Fortuné Koumbha.